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70 rassemblements en France mardi soir contre l’antisémitisme


Un rassemblement à Metz est prévu mardi soir à 19h sur le parvis des Droits de l'homme, devant le Centre Pompidou. (photo AP)

Tous mobilisés contre l’antisémitisme : Emmanuel Macron se rend mardi après-midi au Mémorial de la Shoah, avant la tenue dans la soirée de rassemblements dans toute la France, notamment à Metz, à l’appel d’une cinquantaine d’organisations politiques, associations et mouvements, pour opposer un front commun à ce fléau en recrudescence.

Nouvelle illustration de la persistance de ces actes, environ 80 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, en Alsace (est de la France) ont été découvertes profanées mardi, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin, en condamnant « avec la plus grande fermeté » un « acte antisémite odieux ». Emmanuel Macron a décidé aussitôt de se rendre en Alsace. Le président de la République reviendra ensuite à Paris pour se recueillir au Mémorial de la Shoah à Paris, avec les présidents de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et du Sénat, Gérard Larcher.

L’occasion pour le chef de l’État, qui ne participera pas au rassemblement prévu dans la soirée, de rappeler que l’antisémitisme constitue « la négation de ce qui est la République et la France ». Emmanuel Macron s’exprimera aussi sur le sujet mercredi, au cours du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Le Premier ministre, Édouard Philippe, et plus de la moitié du gouvernement participeront dans la soirée aux plus de 70 rassemblements organisés dans toute la France, dont le principal place de la République à Paris à 19h.

«Déterminé, presque enragé, dans notre volonté de lutter»

« Il faut être totalement déterminé, je dirais presque enragé, dans notre volonté de lutter » contre l’antisémitisme qui « est très profondément enraciné dans la société française », plaide Édouard Philippe dans un entretien publié mardi par L’Express.

Les rassemblements sont la suite d’un appel signé par une cinquantaine de partis, organisations, mouvement, à l’initiative du premier secrétaire du PS, Olivier Faure. La plupart des partis politiques y participeront mais pas le Rassemblement national de Marine Le Pen qui n’a pas été convié et organisera un hommage séparé.

Face à une recrudescence des actes antisémites en 2018 (+74%), Olivier Faure a souhaité que les partis s’emparent du flambeau de la lutte contre l’antisémitisme, plutôt que les représentants de la communauté juive. Le grand rabbin Haïm Korsia, avec qui Olivier Faure a discuté avant de lancer son appel, approuve la démarche. « C’est un sursaut républicain », salue-t-il. « Ça fait des années qu’on demande que la société civile se saisisse de l’antisémitisme », commente à l’unisson le président du Consistoire Joël Mergui. Même s’il regrette que les participants ne disent pas également « non à l’antisionisme ».

Nicolas Sarkozy et François Hollande présents

De nombreuses personnalités ont annoncé leur venue, dont les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, le président de LR Laurent Wauquiez, celui de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan – bien qu’il n’ait pas été convié – les responsables syndicaux Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT).

Un doute a brièvement régné sur la participation de la France insoumise (LFI), qui ne faisait pas partie de la liste des premiers signataires, mais qui sera bien présente. Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a demandé « solennellement à M. Castaner », le ministre de l’Intérieur,  d’y assurer la sécurité des élus insoumis, dont certains ont reçu des menaces de morts. Il a dénoncé une nouvelle fois une « instrumentalisation politique » de l’antisémitisme contre les Insoumis, alors que des voix s’étaient élevées pour dénoncer leur tiédeur supposée sur le sujet.

AFP