Plus de 4,2 millions des électeurs qui se sont déplacés dimanche ont mis un bulletin blanc ou nul dans l’urne, soit un record pour une élection présidentielle déjà marquée par une très forte abstention (26% des inscrits).
Selon plusieurs instituts de sondages, entre 8,8% (Ipsos-Stéria) et 9% (Elabe) des inscrits, soit environ 12% des votants et plus de 4,2 millions d’électeurs ont choisi un bulletin blanc ou nul. Dans le détail, il y aura selon Kantar Sofres 8,4% de blancs et 3,6% de nuls parmi les votants. C’est un record pour une élection présidentielle, le précédent record en pourcentage des votants datant du second tour de 1969, où 6,42% des votants avaient refusé de choisir entre deux candidats de droite, Georges Pompidou et Alain Poher.
Les blancs et nuls sont aussi près de deux fois plus nombreux qu’en 2012 où 2,15 millions de personnes (5,82% des votants) n’avaient pas voulu trancher entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. En 1995, ils avaient été 6,0% des votants dans ce cas. C’est seulement depuis la loi de 2014 que les bulletins blancs et nuls sont comptabilisés séparément dans les résultats officiels du ministère de l’Intérieur, ce qui empêche de faire des comparaisons historiques pour les seuls bulletins blancs.
Selon un sondage Ipsos-Stéria pour France Télévisions, Radio France, LCP/Public Sénat, France24, Le Point et Le Monde sur les motivations du vote, 51% de ceux qui ont voté blanc ont refusé de choisir entre deux candidats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qu’ils «rejettent totalement». Pour 39% d’entre eux, ce vote ne manifeste pas un rejet mais «aucun ne correspond à leurs idées». Enfin pour 10%, un vote ne servait à rien, la victoire d’Emmanuel Macron étant certaine.
La participation et les votes blancs et nuls étaient un des enjeux de ce second tour dont étaient absents, pour la première fois sous la Ve République, les deux grands partis traditionnels, de gauche et de droite, éliminés le 23 avril. L’association pour la reconnaissance du vote blanc milite pour que les bulletins blancs soient comptabilisés parmi les exprimés, ce qui ferait mécaniquement baisser le score du président élu.
Le Quotidien/AFP