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Plainte d’un détenu qui dit avoir été tabassé par des surveillants


Vue en date du 9 juillet 2013 de l'entrée de la prison de Fleury Mérogis (Photo : AFP)

Un détenu de Fleury Mérogis (Essonne) a porté plainte contre X pour «violences aggravées», affirmant avoir été roué de coups par des surveillants au quartier disciplinaire au mois de mars, a-t-on appris auprès de son avocat.

Younesse Bambara, 41 ans, purge une peine de 15 ans de prison pour braquages, dont il a fait appel. Le 22 mars, alors qu’il se trouvait au quartier disciplinaire pour avoir été trouvé en possession d’un téléphone portable, interdit en détention, il a fait l’objet d’une fouille au cours de laquelle un nouveau portable a été découvert caché sur lui.

Dans sa plainte, déposée vendredi au parquet d’Évry, il indique avoir été alors «plaqué au sol par plusieurs surveillants alors qu’il se trouvait nu, maintenu au sol à plat ventre, roué de coups au niveau du dos et enfin s’être vu écarter les fesses». Le rapport pénitentiaire évoque lui un usage de «la force strictement nécessaire pour que le détenu (…) remette l’objet».

M. Bambara assure par ailleurs avoir «supplié sans succès» d’arrêter les coups en rappelant qu’il est cardiaque. Mais il aurait été traité en retour de «pleureuse», avant d’être ramené nu dans sa cellule. C’est cinq jours plus tard, à l’occasion d’un parloir avec son épouse, qu’il a raconté les faits, expliquant selon elle n’avoir été «jamais humilié comme ça de toute sa vie».

Son avocat, Olivier Arnod, saisi par l’association de soutien aux détenus Robin des Lois, a notamment joint à la plainte un compte-rendu de radiographie, effectuée le 3 avril, faisant état de «pincements discaux postérieurs», alors que M. Bambara, placé depuis au quartier d’isolement, se plaint de douleurs persistantes au dos et aux vertèbres cervicales. Me Arnod a précisé avoir également déposé une demande de transfert de son client dans un autre établissement, pour éviter toute pression. «Il nous semble important que ce genre d’attitude soit supprimée, même si nous entendons la difficulté quotidienne de la tâche des surveillants», a-t-il dit.

AFP