Les organisateurs d’un salon musulman dans le Val-d’Oise, perturbé samedi par l’intervention de deux membres du groupe féministe Femen, ont déposé plainte pour « exhibition sexuelle » contre les deux jeunes femmes, a déclaré mardi le parquet de Pontoise.
Les deux « sextivistes », qui ont des « marques visibles » sur le corps, vont à leur tour déposer plainte pour « violences » contre les organisateurs du salon de Pontoise, a de son côté déclaré Inna Shevchenko, porte-parole des Femen à Paris.
« La démarche des Femen est irresponsable, mensongère et constitue un déni de liberté d’expression », a déclaré dans un communiqué la société IslaEvents, qui a organisé la troisième édition de ce salon qui mettait « la femme à l’honneur ». « A cet égard, la société IslaEvents et plusieurs familles ont engagé des poursuites judiciaires », a-t-elle confirmé.
Samedi, les deux militantes s’étaient exhibées seins nus sur une scène où deux imams donnaient une conférence, avant d’en être brutalement expulsées par le service d’ordre, aidé par des membres du public. « Personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète », avaient crié les jeunes femmes, en arabe et en français. Ces slogans étaient également peints en noir sur leur poitrine et leur dos.
Dimanche, Inna Shevchenko avait dit que les « deux imams étaient en train de parler de la question de savoir s’il faut battre ou non sa femme », quand les deux militantes âgées de 25 et 31 ans sont entrées en action. « L’un d’eux avait appelé à suivre l’exemple du prophète, qui ne bat pas sa femme », a-t-elle tenu à compléter mardi.
IslaEvents a démenti qu’un « débat » se soit tenu sur « la question de la violence à l’encontre des femmes ». « Toutes les interventions ont, au contraire, visé à valoriser le statut de la femme en islam et à rejeter toute forme de violence envers elles », ont affirmé les organisateurs, rappelant que la tenue de ce salon avait été autorisée par la préfecture.
Dans un communiqué, les prédicateurs visés par les Femen, Nader Abou Anas et Mehdi Kabir, tous deux salafistes quiétistes, ont assuré avoir rappelé, dans leurs propos publics, « l’importance de respecter, de bien se comporter envers les femmes, leur accorder tous leurs droits ». « Nous condamnons sans réserve toute violence morale ou physique faite aux femmes, que ce soit la violence domestique ou le viol », ont-ils ajouté.
AFP/M.R.