La cour d’appel de Paris a confirmé mardi la condamnation du magazine people Closer à verser 20 000 euros de dommages et intérêts à Florian Philippot, pour avoir publié le 12 décembre 2014 des photos du vice-président du Front national en compagnie d’un homme présenté comme son compagnon.
Le magazine avait fait appel de sa condamnation prononcée en première instance, le 24 décembre 2014, par le TGI de Paris, en se disant surpris par le montant des dommages et intérêts à verser, plus important, selon lui, que pour des célébrités ordinaires. Dans son arrêt, la cour a justifié ce montant «au vu de la surface éditoriale dans un magazine largement diffusée sur le territoire, accompagné d’un titre accrocheur et de la mention ‘scoop’ dans le but de donner aux révélations un caractère sensationnel provoquant un retentissement médiatique très important».
Le magazine Closer avait publié le 12 décembre sur quatre pages sept photos de Florian Philippot prises à Vienne en compagnie d’un «journaliste de télévision» dont le visage était flouté, ainsi qu’une photo de plus petite taille en couverture avec comme titre : «Oui à l’amour pour tous».
«Cette décision est extrêmement satisfaisante», a dit Grégoire Lafarge, avocat de Florian Philippot, en saluant «la motivation extrêmement ferme» du tribunal sur «la traque» subie par son client et sur «l’atteinte à son intimité qui en résulte, non pas en sa qualité de personne publique, mais de citoyen». Dans ses motivations, la cour souligne que «M. Philippot n’avait pas, à la date de la publication litigieuse, souhaité afficher publiquement son homosexualité» et que la révélation a «été faite contre son gré».
La défense du magazine avait légitimé la publication de l’article en arguant de son droit à la liberté d’expression et de l’intérêt général d’un débat à propos de l’évolution de la position du FN sur la cause des homosexuels et le mariage entre personnes du même sexe. En juin, la patronne du magazine, Laurence Pieau, avait à nouveau justifié ce choix, affirmant que les «histoires personnelles» des hommes politiques «influencent forcément leurs choix politiques».
Mais pour la cour, la motivation de Closer, «magazine people qui ne saurait revendiquer une appartenance à la presse d’opinion, était surtout dictée par le souci de faire du sensationnel».
«Il y a lieu de retenir que la révélation brutale de son homosexualité (…) à la suite d’une véritable traque (…) ne relève pas d’un intérêt légitime du public devant lequel devrait céder la protection à laquelle l’individu a droit; que cette information est fautive», conclut la cour.
Le Quotidien/AFP