Le président philippin Rodrigo Duterte s’est engagé lundi à poursuivre aussi longtemps que nécessaire sa sanglante «guerre contre la drogue» et défendu le rétablissement de la peine capitale comme réponse aux crimes.
Le chef de l’état a consacré une importante partie de son discours annuel sur l’état de la Nation à sa politique de lutte contre le trafic de stupéfiants qui, si elle est très critiquée par certaines capitales étrangères, demeure très populaire auprès des Philippins. «Quel que soit le temps qu’il prendra, le combat contre les drogues illégales se poursuivra parce qu’elles sont la cause de tant de mal et de souffrance», a déclaré M. Duterte aux parlementaires des deux chambres.
«Le combat sera implacable en dépit des pressions internationales et locales, le combat ne cessera pas tant que ceux qui sont impliqués n’arrêtent pas, ils doivent arrêter car l’alternative est la prison ou l’enfer», a-t-il averti. M. Duterte avait été élu au printemps 2016 en promettant de tuer des dizaines de milliers de trafiquants de drogue. Depuis sa prise de fonctions le 30 juin 2016, la police a tué près de 3.200 personnes dans sa lutte contre les stupéfiants. Plusieurs milliers d’autres ont par ailleurs péri dans des crimes liés aux stupéfiants, selon des chiffres de la police.
Des organisations de défense des droits de l’Homme font état de nombreuses victimes de milices liées au gouvernement. Le président a également exhorté lundi les parlementaires à rétablir la peine de mort. «Je demande au Congrès d’agir sur une législation pour rétablir la peine de mort contre les crimes odieux, en particulier ceux qui sont liés au trafic de drogue», a-t-il dit.
Il a expliqué que la peine capitale était autant affaire de châtiment que de dissuasion. «Aux Philippines, c’est vraiment œil pour œil, dent pour dent.Vous prenez une vie, vous devez payer en mourant. C’est la seule façon de rendre la pareille», a-t-il dit. Le Sénat doit encore voter le texte rétablissant la peine de mort, qui a été voté par la Chambre des représentants.
Le Quotidien/ AFP