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Pétrole : la production mondiale va être réduite, un accord « historique »


La Russie, plus grand producteur mondial , s'est engagée à réduire sa production de 300 000 barils par jour en 2017. (photo AFP)

Les États membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont entendus mercredi à Vienne pour réduire leur production, scellant après des mois de dissensions internes un accord mémorable et indispensable pour faire remonter les prix.

C’est la première fois depuis 2008 que les 14 pays du cartel se mettent ainsi d’accord pour limiter leur production, et ce malgré le pessimisme de nombreux observateurs. « Nous sommes parvenus à atteindre un accord », a déclaré le ministre qatari de l’Énergie Mohammed Saleh al-Sada, qui préside la conférence de l’Opep, à l’issue d’une longue réunion dans la capitale autrichienne, où siège cette organisation. L’accord sera effectif à compter du « 1er janvier 2017 », a-t-il ajouté, évoquant « un grand pas en avant » et « un accord historique qui va certainement aider à rééquilibrer le marché et à réduire la surabondance des stocks » de pétrole.

L’Opep va ainsi diminuer sa production de « 1,2 million de barils par jour, pour porter son plafond à 32,5 millions de barils par jour ». 33,64 millions de barils avaient été produits en octobre. Et l’organisation devrait entraîner dans son mouvement la Russie, le plus grand producteur mondial de pétrole : « la Fédération de Russie s’est déjà engagée à réduire de 300 000 barils » sa production au premier semestre 2017, ce qui représente la moitié de l’effort de réduction en volume demandé aux pays extérieurs au cartel.

Un taux d’inflation « plus sain »

Les discussions aux allures de poker menées ces derniers jours par l’Arabie Saoudite, l’Irak et l’Iran auront donc fini par porter leurs fruits alors que Ryad avait clairement annoncé qu’il ne consentirait à réduire sa production que si Bagdad et Téhéran, respectivement 2e et 3e producteurs du cartel, faisaient de même, ce qui était loin d’être acquis. En pratique, les plus fortes baisses de production seront supportées par l’Arabie saoudite (-486 000 b/j), l’Irak (-210 000), les Émirats arabes unis (-139 000) et le Koweit (-131 000), les plus gros producteurs mis à part l’Iran, selon un document diffusé par l’Opep.

Les pays de l’Opep s’efforçaient depuis une réunion informelle fin septembre à Alger de s’accorder sur les modalités d’une réduction de leur production, destinée à soutenir des cours du brut déprimés en raison d’une surabondance d’offre. Les baisses de production consenties devraient cependant être compensées, en termes de revenus, par les hausses de cours attendues. De façon générale, l’accord va faire remonter l’inflation mondiale à un « taux plus sain », y compris aux États-Unis, a estimé Mohammed Saleh al-Sada.

La mise en œuvre de cet accord devrait aboutir à une résorption du surplus structurel de production, qui plombait les cours depuis deux ans.

Le Quotidien/AFP