Le ministère français de l’Agriculture a annoncé la création d’une « zone blanche » vide de sangliers à la frontière belge pour empêcher toute introduction de la peste porcine africaine sur le territoire national, lundi lors d’une réunion à Paris d’éleveurs, chasseurs et responsables forestiers.
La confirmation de deux cas de peste porcine africaine le 9 janvier en Belgique, à près d’un kilomètre de la frontière française, a poussé les autorités à renforcer les mesures existantes. « Une zone blanche, à très haut risque, est mise en place dans un rayon de quelques kilomètres autour des cas belges, au sein de laquelle tous les sangliers devront être abattus dans les prochaines semaines », indique ainsi le ministère dans un communiqué.
Un directeur de crise, Loïc Gouello, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, a été nommé par le ministre. La cellule de crise se réunira dès cette semaine avec les acteurs nationaux, selon le communiqué. La « zone blanche » sera délimitée par une clôture dont la mise en place débutera dans les prochains jours. Didier Guillaume a demandé à la Fédération nationale de chasse (FNC), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l’Office national des forêts (ONF) « une mobilisation maximale pour procéder très rapidement au dépeuplement des sangliers dans cette zone », selon le texte.
Décisions tardives
La zone sera quadrillée par des patrouilles de l’ONCFS et des chasseurs, à la recherche active de cadavres. Toutes les activités forestières y seront suspendues. Dans l’ensemble de la zone réglementée, tous les élevages seront revisités afin de s’assurer de leur niveau de biosécurité maximal, ajoute le ministère.
Au sortir de la réunion, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), Paul Auffrey, s’est déclaré « satisfait » de ces mesures tout en déplorant « que ce genre de décisions n’aient pas été prises plus tôt ». Il souligne toutefois « avoir trouvé le ministre offensif et déterminé ». « L’objectif c’est de rester indemne pour éviter une catastrophe à la fois économique et sociale », rappelle-t-il.
Si la maladie se déclare en France, les producteurs français ne pourront plus exporter de porcs, ce qui risque d’être fatal à bon nombre d’entreprises déjà chancelantes.
LQ/AFP