Accueil | Actualités | « Penelopegate » : la vidéo qui accable François Fillon

« Penelopegate » : la vidéo qui accable François Fillon


«Je n'ai jamais été l'assistante de mon mari ou quoi que ce soit de ce genre.» Cette phrase, prononcée par Penelope Fillon dans un entretien filmé en 2007, a été exhumée par l'émission "Envoyé Spécial" sur France 2. (photo Envoyé Spécial)

France 2 a exhumé une interview de Penelope Fillon de 2007 bien embarrassante pour son candidat de mari.

Le candidat de la droite à la présidentielle a poursuivi, jeudi, sa campagne malgré les divisions croissantes de son camp, alimentées chaque jour par des révélations.

«Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari ou quoi que ce soit de ce genre.» Cette phrase, prononcée par Penelope Fillon dans un entretien filmé en 2007 et exhumé par l’émission « Envoyé Spécial » sur France 2, en est la dernière en date. Elle nourrit la polémique sur la réalité des activités de celle qui dans le même entretien se présente comme «une paysanne». Dans cet entretien, dont des extraits ont été diffusés jeudi soir dans l’émission, Penelope Fillon dit aussi ne pas s’être «occupée de communication non plus». Des confidences qui laissent par ailleurs à penser que l’épouse du candidat à la Présidentielle a peut-être été « employée » à son insu par son mari.

Le parquet financier enquête depuis la semaine dernière sur la réalité des activités qui ont permis à Penelope Fillon, selon Le Canard enchaîné, de toucher environ 900 000 euros bruts entre 1988 et 2013, comme assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant et comme collaboratrice d’une revue littéraire. L’enquête porte aussi sur l’emploi de deux de ses enfants. D’autres médias, comme Le Monde ou le site Mediapart, ont aussi rapporté cette semaine des informations sur les activités lucratives de consultant de François Fillon, qui a créé une société, 2F, en 2012, juste avant d’être élu député de Paris.

«Nous sommes un peu l’orchestre du Titanic»

Dans son camp, de plus en plus de voix s’élèvent pour s’interroger ouvertement sur le choix d’un autre candidat pour le remplacer. «Nous sommes un peu l’orchestre du Titanic, nous sommes en train de couler, s’est alarmé, jeudi, le député Georges Fenech, qui avait soutenu Nicolas Sarkozy. Le résultat des primaires est aujourd’hui caduc.»

Les électeurs de droite se montrent déboussolés. «Il s’est présenté comme un homme intègre. C’est quand même scandaleux que sa femme ait touché de telles sommes», déplore Anne Serise-Dupuis, 66 ans, une habitante de Bordeaux.

Selon un sondage publié jeudi, les partisans du parti de droite Les Républicains lui maintiennent à 58% leur confiance. Mais près 69% des Français souhaitent son remplacement dans la course présidentielle.

Cette affaire Fillon «est d’autant plus forte qu’elle se situe dans un contexte où la défiance envers le monde politique a atteint des sommets», décrypte le politologue Jean Garrigues.

Le Quotidien/AFP