François Hollande a lancé ce mercredi « un appel » à l’Indonésie pour que Serge Atlaoui, le Messin condamné à mort à Jakarta pour trafic de drogue, ne soit pas exécuté. De son côté le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a convoqué l’ambassadeur d’Indonésie après le rejet par la Cour suprême de ce pays de l’ultime recours de Serge Atlaoui.
Son exécution « serait dommageable pour l’Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse à l’Élysée avec son homologue ukrainien, Petro Porochenko.
Laurent Fabius a convoqué pour mercredi après-midi l’ambassadeur indonésien après le rejet du recours déposé par le Français Serge Atlaoui, arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy près de Jakarta, a précisé cette source.
« Défendre Serge Atlaoui, c’est rappeler la ferme opposition de la France à la peine de mort », a aussi écrit ce mercredi le Premier ministre Manuel Valls sur son compte Twitter.
Défendre Serge Atlaoui, c’est rappeler la ferme opposition de la France à la peine de mort.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 22 Avril 2015
Laurent Fabius avait déclaré mardi que la France continuait « à espérer un geste de clémence » de l’Indonésie pour Serge Atlaoui, accusé de trafic de drogue.
Cet artisan soudeur de 51 ans, originaire de la région de Metz et père de quatre enfants, risque d’être fusillé dans les prochaines semaines et pourrait être le premier Français à être exécuté depuis près de 40 ans. Il est incarcéré depuis dix ans en Indonésie mais a toujours clamé son innocence, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique, qui abritait en réalité une fabrique clandestine d’ectasy.
Lundi, sa famille a imploré François Hollande et l’Union européenne de « mettre tout en œuvre » pour le sauver et appelé à une « mobilisation citoyenne » en France. Se disant « anéantie », l’épouse du condamné, Sabine, a elle aussi lancé un appel aux autorités françaises. « Je relance un appel très fort à ce que la France intervienne, que le gouvernement français soit là », a-t-elle dit sur RTL.
« Nous menons un combat pour un homme mais nous menons aussi un combat pour un principe, contre la peine de mort, et je constate que les Français sont très majoritairement convaincus, en l’espèce, de l’horreur de cette sanction », a pour sa part déclaré mercredi Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, sur RMC et BFMTV. » L’action diplomatique de la France est très intense depuis des semaines et des mois, » a-t-il ajouté, tout en appelant au « respect de la souveraineté » de l’Indonésie.
>> L’ultime recours de Serge Atlaoui rejeté par la Cour suprême d’Indonésie