Une perquisition a eu lieu mardi à la Société générale, l’une des banques épinglées dans le scandale des Panama Papers pour avoir ouvert près de 1.000 sociétés offshore via le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.
Le siège du groupe à La Défense a été perquisitionné par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a indiqué cette source, confirmant une information du Journal du Dimanche. «Des documents, notamment informatiques, ont été saisis», a-t-elle ajouté.
Cette perquisition est intervenue dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier pour «blanchiment de fraudes fiscales aggravées» le 4 avril, le lendemain des premières révélations sur cette affaire d’évasion fiscale à l’échelle mondiale.
Selon Le Monde, la Société générale est la quatrième banque derrière HSBC, UBS, Credit Suisse à avoir eu le plus recours à Mossack Fonseca: elle aurait crée 979 sociétés offshore, via le cabinet d’avocats panaméens, pour le compte de clients.
Le groupe français assure que seules quelques dizaines d’entre elles sont encore en activité et qu’elles sont gérées de façon «totalement transparente». En 2012, devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion de capitaux, son directeur général, Frédéric Oudéa, avait déclaré sous serment que la banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, ainsi que dans les États jugés non coopératifs, comme le Panama.
Le sénateur LR Philippe Dominati, ex-président de cette commission d’enquête, a souhaité jeudi que M. Oudéa soit de nouveau auditionné. Quant au régulateur des banques françaises, il leur a demandé des informations «complémentaires» concernant leurs activités dans les paradis fiscaux. Depuis la publication des «Panama Papers», la Société générale est la cible de multiples critiques.
Son ex-trader Jérôme Kerviel, avec qui elle s’affronte sur le terrain judiciaire depuis plusieurs années, l’a taxé de «multirécidiviste des infractions», tandis que le dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a estimé que ses dirigeants étaient des «menteurs» qui devaient «être châtiés». La banque a annoncé qu’elle allait engager des poursuites en diffamation contre les deux hommes et contre l’avocat de Jérôme Kerviel, Me David Koubbi.
Le Quotidien/AFP