Une alpiniste française a été secourue dans un sauvetage épique avec une ascension sans précédent menée de nuit sur le Nanga Parbat dans la partie pakistanaise de l’Himalaya, surnommée la « montagne tueuse », mais les recherches ont été suspendues dimanche concernant un grimpeur polonais.
La Française Elisabeth Revol a pu être sauvée dans cette expédition périlleuse lancée samedi après-midi par des alpinistes polonais appuyés par l’armée pakistanaise qui n’a cependant pas été en mesure d’atteindre le Polonais Tomek Mackiewicz.
Quatre alpinistes avaient été acheminés pour cette mission de sauvetage par voie aérienne par l’armée pakistanaise depuis le camp de base du K2, deuxième plus haut sommet du monde derrière l’Everest mais souvent considéré comme plus complexe à gravir que ce dernier.
« Les grimpeurs du K2 qui ont stoppé leurs efforts historiques pour réaliser l’ascension hivernale du K2 vont redescendre avec Elisabeth Revol. Une vie sauvée », a déclaré dimanche dans un communiqué Karar Haideri, porte-parole du Club alpin du Pakistan.
L’alpiniste pakistanais Karim Shah, qui est en contact avec les membres de cette expédition, a affirmé que ce sauvetage était sans précédent dans l’histoire de l’alpinisme. Les sauveteurs ont gravi sans corde fixe et de nuit 1 200 mètres par une route très difficile. « Personne n’avait auparavant fait une telle ascension », a-t-il expliqué. « La plupart des gens mettent deux ou trois jours pour le faire et ils ont mis huit heures dans l’obscurité. »
L’équipe est en train d’être évacuée par hélicoptère après une descente de cinq heures et demi dimanche matin de la montagne jusqu’au Camp Un du Nanga Parbat, d’où ils doivent être emmenés à l’hôpital de Skardu, ville de la région de Gilgit-Baltistan.
« Une tragédie »
Elisabeth Revol « souffre de gelures et un peu de cécité des neiges », a déclaré Asghar Ali Porik, de l’organisme Jasmine Tours qui avait participé à l’organisation de l’expédition du K2.
Elisabeth Revol et Tomek Mackiewicz avaient été aperçus vendredi à l’aide de jumelles par d’autres alpinistes depuis le camp de base. Selon les organisateurs de cette expédition, Revol a envoyé des messages alarmistes concernant le sort de Mackiewicz. « Pour Tomek, je pense qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir. C’est une tragédie », avait-elle écrit, à une date qui n’a pas été précisée.
Neuvième plus haut sommet du monde, le Nanga Parbat (8 125 mètres), dans le nord-est du Pakistan, a été surnommé la « montagne tueuse » car plus de 30 alpinistes y ont trouvé la mort avant qu’il soit vaincu pour la première fois, en 1953.
Un Espagnol et un Argentin ont disparu en juin en grimpant le Nanga Parbat, dont le nom signifie « montagne nue ». L’Italien Simone Moro, l’Espagnol Alex Txikon et le Pakistanais Ali Sadpara avait réalisé en février 2016 la première ascension hivernale de cette montagne.
Le camp de base du Nanga Parbat avait en 2013 été la cible d’une attaque des talibans pakistanais qui y avaient tué dix alpinistes étrangers.
Le Quotidien/AFP