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Orange Bank veut bousculer les codes de la banque mobile


"Nous avons réinventé les usages pour cette banque", lance Stéphane Richard, patron de Orange. (photo AFP)

Attendue depuis un an, Orange Bank, la banque mobile du groupe télécom, sera lancée début juillet avec une offre qui veut bousculer les services traditionnels bancaires et conquérir deux millions de clients.

« Nous avons réinventé les usages pour cette banque : ouverture de compte possible avec des documents scannés, transferts par SMS. Vous pourrez payer par mobile sans contact ou avec la carte » bancaire, a lancé jeudi Stéphane Richard, PDG de l’opérateur, à l’occasion du Show Hello qui présente les innovations du groupe.

Orange compte frapper fort pour capter des clients: aucun frais de tenue de compte dès que les moyens de paiements sont utilisés, pas de condition de revenu exigée, mise à disposition dès la souscription d’une carte bancaire gratuite, d’un compte avec découvert autorisé et d’un livret d’épargne rémunéré.

Des services de crédit et d’assurance seront ensuite proposés.

Cette offre sera d’abord disponible pour les collaborateurs du groupe télécom à partir de la mi-mai puis dès le 6 juillet pour le grand public à partir de l’application mobile du groupe, en ligne ou dans l’une des 140 boutiques du réseau de distribution Orange.

Conseiller clientèle virtuel

« Nous pensons avoir quelque chose de différent à apporter (…) qui sera favorable au consommateur », a estimé le patron du mastodonte français des télécoms.

Son ambition est d’atteindre 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 dans les services financiers. Le groupe est déjà présent en Afrique, où il compte 30 millions d’utilisateurs de ses services de transfert d’argent via mobile sous la marque « Orange Money ».

Il est aussi en Pologne depuis fin 2014 avec une offre de banque mobile, préfigurant celle lancée en France.

Les clients de la nouvelle banque mobile pourront communiquer à tout instant avec un conseiller virtuel, doté d’une intelligence artificielle apprenante élaborée par IBM. D’ici à la fin de l’année, ce conseiller pourra réaliser des tâches à la demande des clients comme effectuer des virements.

Toutefois, si besoin, le contact humain sera possible avec l’un des 100 conseillers dédiés.

L’usage des services bancaires sera également modifié avec la possibilité de paramétrer sa carte bancaire ou de la bloquer en cas de perte.

« Accessible au plus grand nombre »

L’arrivée d’Orange Bank vient grossir les rangs des nouveaux opérateurs de banque mobile qui se sont multipliés ces derniers mois avec pour promesse de changer les usages bancaires.

Le géant de la distribution Carrefour a ainsi débuté cette semaine la vente d’un coffret combinant une carte bancaire internationale Mastercard et un compte en ligne sans découvert autorisé.

Pour sa part, Compte-Nickel, jeune pousse rachetée au début du mois par BNP Paribas, propose l’ouverture d’un compte bancaire en ligne chez les buralistes et revendique plus de 540.000 comptes créés en trois ans. Cette société espère conquérir pour sa part deux millions de clients d’ici à 2020.

Côté Orange Bank, « on a un plan de dix ans qui prévoit un investissement total de l’ordre de 500 millions d’euros, un point mort au bout de cinq ans et l’objectif de recruter deux millions de clients en 10 ans », a expliqué Stéphane Richard à l’AFP.

Le dirigeant a évalué à 100 millions l’impact d’Orange Bank sur les comptes du groupe en 2017.

Ce nouvel entrant « va secouer le secteur des banques en ligne vu la puissance de marque, le volume de clients et la connaissance marketing extrêmement développée » du groupe Orange, a commenté auprès de l’AFP, Baudoin Choppin de Janvry, directeur conseil Industrie financière chez Deloitte.

« Il va y avoir une grosse concurrence sur une niche de clients qui ont peu de besoins, une très forte attente sur l’accessibilité, la facilité bancaire et les prix », ajoute-t-il.

Il rappelle toutefois l’attachement des Français à leur banque locale et à la proximité géographique de leur agence, « encore premier critère de choix » d’une banque en France.

Le Quotidien / AFP