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Olympiades des lycées : surtout bien étaler sa science !


Le miel est la matière que les biologistes en herbe ont dû analyser sous tous ses angles pour remporter la finale de l’Olympiade des sciences naturelles.

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Hier après-midi, sur les quelque 2 000 participants, seuls les 24 meilleurs avaient été sélectionnés pour travailler sur une épreuve de trois heures. (Photos : François Aussems)

« Si l’on m’avait dit au moment de la création des Olympiades luxembourgeoises des sciences naturelles, que nous aurions plus de 2 000 participants (2 239 lycéens issus de 30 lycées différents pour être exact) huit ans plus tard… Je n’y aurais pas cru ! », s’exclame Jeff Kohnen, professeur de biologie et coordinateur de l’épreuve.

Il est à l’origine de ce concours et fort heureux de constater un tel succès aujourd’hui. « Lors de la première édition, il y avait environ 400 participants. »

Pour s’inscrire, il fallait être élève de l’enseignement secondaire ou secondaire technique et être né en 1998 au plus tard. L’épreuve de qualification s’est déroulée le 13 novembre dernier dans différents lycées du pays et la demi-finale a eu lieu un mois plus tard avec les 68 lycéens toujours en lice au lycée de garçons de la capitale.

Hier après-midi, sur les quelque 2 000 participants, seuls les 24 meilleurs avaient été sélectionnés pour travailler, durant trois heures, dans les locaux du lycée Michel-Rodange à Luxembourg, autour du miel et des abeilles. Par équipes de trois, ils ont tenté de répondre au problème scientifique posé.

Les résultats de la finale seront publiés lors de la remise des prix, vendredi, à 17h, au musée national d’Histoire naturelle.

> Niveau de difficulté très élevé

Tous les élèves inscrits sont volontaires et, pour beaucoup d’entre eux, passionnés.

Si à la base, « la motivation communiquée par les enseignants est très importante pour les encourager à participer, pour aller au-delà des premières qualifications, il faut avoir bien plus de connaissances que celles que l’on apprend en cours, et le niveau est très élevé, assure le coordinateur. Il s’agit donc d’élèves qui pratiquent les sciences naturelles pour le plaisir, qui apprennent par eux-mêmes, dans les livres, sur internet ou à la télévision. Pour les épreuves de la finale, ils utilisent en grande partie un matériel qu’ils n’ont jamais touché à l’école. Ils doivent donc avoir un certain don pour savoir s’en servir, même si, bien sûr, il y a une sorte de notice avec. »

Grâce à un réfractomètre (NDLR : un appareil qui fractionne la lumière), les élèves doivent estimer la teneur en eau du miel. « Lorsqu’une abeille ramène le pollen à la ruche, il est composé d’humidité à 70%, explique Jacques Pir, professeur de biologie. Grâce, notamment, à un système de ventilation, avec les ailes, cette teneur baisse à 18%, c’est d’ailleurs la teneur légale dans le pays, pour du miel. Dès que la teneur en eau passe en-dessous de 17%, les abeilles mettent un couvercle de cire dessus. S’il y a davantage d’eau, il y a trop de levure, et le miel risque de fermenter. »

L’homme sait bien de quoi il parle, étant apiculteur lui-même pour son plaisir : il a perdu, une année, 80 kg de miel, car sa teneur en eau était trop élevée.

Autre exemple d’exercice : dans un tuyau où se trouve du miel, les élèves font tomber de petites billes en acier pour déterminer la viscosité du produit en calculant notamment la vitesse à laquelle les billes tombent.

« Le sujet du miel est nouveau pour les élèves », explique Jeff Kohnen. Après huit ans d’existence pour ce concours, il devient de plus en plus compliqué pour le jury, composé de professeurs de biologie, chimie et physique, de trouver un sujet neuf réunissant toutes ces matières. La bière, le lait, le bois ont notamment déjà été utilisés. Mais pas de souci pour l’année prochaine : « Le jury sait se montrer créatif », lance Jeff Kohnen.

De notre journaliste Audrey Libiez