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Objet suspect dans un vol Air France: un policier retraité en garde à vue


Le vol AF463, avec 459 personnes à bord et 14 membres d'équipage, en provenance de l'île Maurice et à destination de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, a fait un atterrissage d'urgence dans la nuit de samedi à dimanche à Mombasa, au Kenya. (photo AFP)

Un policier à la retraite de 58 ans, soupçonné d’avoir placé dans les toilettes d’un avion d’Air France un objet suspect qui a provoqué l’atterrissage en urgence de l’appareil au Kenya, a été placé lundi en garde à vue à Paris.

Le vol AF463, avec 459 personnes à bord et 14 membres d’équipage, en provenance de l’île Maurice et à destination de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, a fait un atterrissage d’urgence dans la nuit de samedi à dimanche à Mombasa, au Kenya, après la découverte d’un colis suspect à bord. Il s’agissait en réalité d’un objet inoffensif.

Mais un composant ressemblant à un minuteur avait fait craindre la présence d’une bombe, dans un contexte de très forte menace terroriste sur la France, plus d’un mois après les attentats parisiens. Le policier à la retraite a été interpellé lundi par la police aux frontières (PAF) à son arrivée à Roissy à 06H50, puis placé en garde à vue, a indiqué une source policière.

Sa compagne, passagère du même vol, ainsi que des membres d’équipage, sont entendus comme témoins. Selon l’équipage, l’homme interpellé avait fait de nombreux allers-retours aux toilettes pendant le vol et est soupçonné d’y avoir introduit les éléments de l’objet suspect, a dit une source policière.

Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour « entrave à la circulation des aéronefs et mise en danger de la vie d’autrui ». Air France a déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui au tribunal de grande instance de Bobigny.

« Un acte de malveillance »

Dimanche, le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, avait indiqué que l’objet découvert en vol dans les toilettes de l’appareil était « un ensemble composé de cartons et d’une espèce de minuteur ». Il avait évoqué « un acte de malveillance » ou « quelque chose qui s’apparenterait à une mauvaise plaisanterie ». « Après analyse, il s’agit d’une fausse alerte », avait-il déclaré.

« Les 14 membres d’équipage -11 membres du personnel navigant en cabine et trois pilotes- sont extrêmement fatigués », a indiqué lundi la présidente de l’Unac, syndicat représentatif des personnels navigants commerciaux (PNC), Flore Arrighi. « Ils ont pensé qu’ils allaient sauter » et « ont vécu un gros stress », a-t-elle ajouté.

De son côté, le Premier ministre adjoint de Maurice, Xavier-Luc Duval, a affirmé que les procédures de sécurité avaient été « scrupuleusement respectées » et a annoncé l’ouverture d’une enquête sur place avec l’aide de la France. « L’île Maurice reste une destination très sûre », a-t-il insisté, précisant que le nouveau terminal de l’aéroport « construit il y a deux ans » dispose « d’équipements de haute technologie comprenant des caméras de surveillance » et « des détecteurs de traces d’explosifs ».

Le patron d’Air France avait exclu dimanche que l’engin ait pu être présent dans les toilettes de l’appareil avant son décollage. La France est en alerte sécurité maximale depuis les attentats survenus le 13 novembre à Paris et Saint-Denis, revendiqués par l’organisation jihadiste État islamique (EI), qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

Depuis les attentats, « nous avons renforcé la sécurité à certaines escales, en accord avec les autorités locales et les sociétés de sûreté. On a sécurisé les hébergements de notre personnel, les agences, les avions et autour des avions », a déclaré un porte-parole d’Air France. Le PDG d’Air France avait souligné dimanche que sa compagnie avait eu à subir trois fausses alertes à la bombe à bord de ses avions « sur le territoire américain » au cours des 15 derniers jours, « en plus de celle sur l’avion en provenance de l’île Maurice ».

AFP