Les présidents de cinq des sept nouvelles grandes régions françaises ont été élus lundi en milieu de journée, et le scrutin se poursuivait dans l’après-midi pour compléter les exécutifs issus des élections régionales de décembre.
Les présidents des six régions métropolitaines et des quatre régions et territoires d’outremer dont le périmètre n’a pas été modifié lors du redécoupage territorial avaient déjà été élus les 17 et 18 décembre. Trois des principaux vainqueurs des élections régionales, Valérie Pécresse (Les Républicains) en Ile-de-France, Christian Estrosi (LR) en Paca et Jean-Yves Le Drian (PS) en Bretagne, avaient alors pris la tête de leurs régions.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Philippe Richert (LR), dont la liste l’a largement emporté le 13 décembre avec 45,37% des voix contre 37,39% à celle de Florian Philippot (FN), a été élu à la tête de la grande région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
Président sortant de la seule Alsace, il l’a emporté par 102 voix, contre 46 au chef de file du FN. Les 19 élus sur la liste de gauche de Jean-Pierre Masseret -qui avait recueilli 17,24% et s’était maintenu au second tour malgré les consignes nationales du PS- ont voté blanc.
Philippe Richert, 62 ans, a aussitôt annoncé son intention d’associer l’opposition de gauche au fonctionnement de son exécutif et a proposé au gouvernement un « partenariat » pour lutter contre le chômage.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Xavier Bertrand (LR) a été élu président de la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, à l’issue d’un vote où il était le seul candidat et auquel les élus Front national ont refusé de participer.
Xavier Bertrand, 50 ans, qui avait remporté l’élection régionale le 13 décembre avec 57,77% des voix, contre 42,23% à la présidente du FN Marine Le Pen, après le retrait de la liste PS, a récolté 116 voix sur 170 inscrits et 116 votants et suffrages exprimés.
Le chef du groupe FN, Philippe Eymery, a justifié le refus de participer par le retrait de la gauche au profit de Xavier Bertrand entre les deux tours, ce qui avait selon lui « perverti l’élection, la faisant passer d’un scrutin proportionnel à un scrutin majoritaire ».
Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin
Le socialiste Alain Rousset a été élu à la tête de la région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin par 108 voix contre 29 au chef de file régional du FN, Jacques Colombier.
Président sortant de la région Aquitaine, Alain Rousset (PS-PRG-EELV) l’avait emporté haut la main en décembre, avec 44,3% des voix, contre 34% à son adversaire de droite Virginie Calmels.
Lors de son discours d’investiture, Alain Rousset, 64 ans, qui se retrouve à la tête de la plus vaste région de France (84 000 km2, soit l’équivalent de l’Autriche), s’est engagé à ce que la nouvelle collectivité soit « proche de chacun de (ses) territoires ».
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
À 44 ans, la socialiste Carole Delga, députée de Haute-Garonne, est devenue la plus jeune présidente de région de France.
Elle a été élue à la tête de la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec 89 voix, sur un total de 158 conseillers régionaux. France Jamet, la candidate du FN, a recueilli 40 voix. 29 élus ont voté blancs ou nuls.
La liste PS-PRG-EELV conduite par Carole Delga l’avait emporté le 13 décembre avec 44,81% des voix, devant celles du FN Louis Aliot (33,87%) et du candidat LR-UDI Dominique Reynié (21,32%), qui s’était maintenu au deuxième tour, suivant ainsi la consigne de son parti Les Républicains.
Normandie
Hervé Morin (UDI), ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, a pris les rênes de la nouvelle région Normandie. Seul candidat, le député centriste de l’Eure a recueilli 56 voix, contre 41 votes blancs et nuls et 5 abstentions.
À la tête d’une liste de droite (LR-UDI-MoDem-CNPT), Hervé Morin, 54 ans, l’avait emporté de justesse le 13 décembre avec 36,4% des suffrages face à la liste de gauche menée par Nicolas Mayer-Rossignol (PS), président sortant de la Haute-Normandie (36,08%), soit seulement 4 708 voix d’avance.
La liste FN conduite par Nicolas Bay avait obtenu 27,5% des voix, lors du scrutin le plus serré de France.