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Notre-Dame-des-Landes : retour au calme après les violents affrontements


Jeudi matin, l'ambiance contrastait fortement avec les heurts des trois derniers jours. (illustration AFP)

Les forces de l’ordre, qui ont accru mercredi leur pression sur les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, sécurisaient totalement la zone jeudi matin afin de permettre le déblaiement de la trentaine de « squats » détruits ou en cours de destruction.

Les accès routiers vers l’ancienne « zone à défendre » (ZAD) par les opposants au projet d’aéroport abandonné en janvier, étaient fermés à la circulation tôt jeudi matin. Les escadrons de gendarmes mobiles présents sur la zone s’attachaient à sécuriser le déblaiement des « squats » détruits depuis lundi matin, selon la gendarmerie. Aucune évacuation ou expulsion n’était en cours jeudi matin, après une nuit « calme », avec seulement trois blessés légers dans les rangs de la gendarmerie, d’après la même source.

Aucun affrontement n’avait lieu non plus dans la zone, ont constaté des journalistes, une ambiance contrastant fortement avec les heurts des trois derniers jours. Un hélicoptère de la gendarmerie et un drone survolaient la ZAD. Quelques personnes étaient regroupées sur des barricades autour du lieu-dit des « Vraies Rouges », théâtre mercredi de violents affrontements. Une vingtaine de tracteurs « vigilants » étaient positionnés dans le champ du jardin médicinal « Le Rouge et le Noir » entre les « Fosses noires » et les « Vraies Rouges ». Seul incident à signaler, une barricade de pneus a été enflammée sur la route nationale 165 vers 7h, occasionnant des bouchons entre Nantes et Vannes dans les deux sens de circulation.

Le 17 janvier, lorsqu’il a mis fin au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre Édouard Philippe s’était engagé à éradiquer cette « zone de non droit ». Mercredi, les gendarmes ont lancé une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le début de leur intervention lundi à l’aube. Treize nouveaux habitats ont été évacués dans la journée « soit 29 au total depuis le début de l’opération », selon la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein. Vingt-six habitats ont été détruits et trois étaient « en cours de destruction » mercredi soir, d’après la même source.

Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait évoqué une quarantaine « d’édifices » à détruire sur la ZAD et une « centaine » de personnes à déloger. Les autorités ont recensé 97 « squats » – ou « lieux de vie » selon la terminologie des zadistes. La préfète avait assuré lundi qu’aucun habitat « en dur » ne serait détruit. Dans le bocage souvent noyé sous les gaz lacrymogènes, les opposants historiques ont battu le rappel de leurs soutiens, choqués par l’ampleur de destructions occasionnées à leurs installations.

Le Quotidien/AFP