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Mourinho le mégalo et les 10 phrases qui ont fait sa légende


"Je ne suis pas n'importe qui, je suis le Special One", avait déclaré l'entraîneur mégalo en 2004. (photo AFP)

Provocateur, mégalo, charismatique, arrogant, José Mourinho a gagné une autre épithète jeudi : viré, puisque Chelsea s’est séparé de son technicien portugais, aussi adulé que détesté sur la planète foot.

Les conférences de presse des Blues vont manquer de piquant. Extraits. « Arsène Wenger, c’est un spécialiste de l’échec. Pas moi. » « George Clooney pourrait jouer mon rôle. Ma femme pense que ce serait le meilleur choix. »

Adepte des phrases choc, l’autoproclamé « Special One » fait beaucoup parler, au point que les polémiques ont souvent éclipsé son palmarès exceptionnel, qui compte deux Ligues des champions remportées avec deux clubs différents (2004 avec le FC Porto, 2010 avec l’Inter Milan).

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Dernière affaire en date, le renvoi d’Eva Carneiro, la médecin du club londonien, écartée sans ménagement après s’être montrée, selon les mots du Portugais, « impulsive et naïve » et incapable de « comprendre le jeu ». Ce qui a valu à Mourinho, âgé de 52 ans, des accusations de sexisme, et une ennemie supplémentaire dans une liste déjà longue.

Les clashs ne manquent pas. En octobre 2014, lors du derby londonien entre Chelsea et Arsenal (2-0), Wenger s’en prend physiquement à lui après des invectives verbales, en le poussant, mains sur la poitrine. Les deux hommes doivent être séparés. En août 2011, « Mou », alors entraîneur du Real Madrid, met un doigt dans l’oeil de celui du Barça, Tito Vilanova, qui réplique par une claque sur la nuque. Le Portugais est sanctionné de deux matches de suspension puis gracié.

Troisième saison fatale

Ce caractère tranché lui vaut aussi des inimitiés avec certains de ses joueurs. Au Real Madrid (2010-2013), il s’est mis à dos son vestiaire, Cristiano Ronaldo en tête, ce qui a précipité son départ. Selon la presse anglaise, c’est aussi l’une des raisons de la crise qu’il a traversée ces derniers mois à Chelsea, pour son deuxième séjour à la tête du club (il y a fait son retour en 2013, après un premier mandat de 2004 à 2007). « Mourinho crame ses joueurs au bout d’un an et demi, deux ans maximum. J’avais déjà entendu dire ça quand il était à Madrid, et maintenant on en a la confirmation à Londres », a affirmé il y a peu l’Italien Fabio Capello, ancien entraîneur de l’AC Milan et sélectionneur de l’Angleterre.

C’est d’ailleurs le syndrome de la troisième saison fatale qui a frappé le Portugais : il n’est allé au-delà de ce terme ni à Chelsea, ni au Real, ni d’ailleurs dans ses deux clubs précédents, le FC Porto (2002-2004) et l’Inter Milan (2008-2010), qu’il avait toutefois quittés de sa propre volonté. Mais le soufre attaché à son nom fait trop souvent oublier que Mourinho, champion d’Angleterre en titre avec Chelsea, possède une vitrine à trophées exceptionnelle.

La victoire avant tout

Premier gros succès qui l’a révélé aux yeux du monde, le triomphe inespéré du FC Porto en Ligue des champions en 2004, au nez et à la barbe des habituels cadors européens (et face à un autre outsider, le Monaco de Didier Deschamps, en finale). Champion du Portugal en 2003 et 2004, triple champion d’Angleterre avec Chelsea (2005, 2006, 2015), double champion d’Italie avec l’Inter Milan (2009, 2010) et champion d’Espagne avec le Real Madrid (2012), Mourinho a bâti partout des équipes craintes et respectées.

En suivant une maxime minimaliste mais longtemps efficace : « Le plus important, c’est la victoire, quelle que soit la façon de l’obtenir ». Son aura s’est étiolée sur les bancs du Real, où il a échoué à conquérir la « Decima », la dixième Ligue des champions de l’histoire du club, puis à Chelsea, d’où il part la tête basse… mais avec un parachute doré estimé à au moins 13,7 millions d’euros par la presse anglaise.

Et maintenant ? Le Portugais partage avec son ancien joueur Cristiano Ronaldo l’agent le plus puissant de la planète foot, Jorge Mendes. Et bénéficie toujours d’une belle cote de popularité. A l’Inter Milan, notamment, où il est resté très apprécié après son fameux triplé réalisé en 2010. Au Paris SG, également, qui l’a sondé à plusieurs reprises ces dernières années et où son agent est, selon la presse, en très bons termes avec le président Nasser al-Khelaïfi et le directeur général Jean-Claude Blanc.

AFP

Les phrases qui ont fait la légende de Mourinho

Régime

« Je pense qu’elle devrait s’occuper du régime de son mari et elle aura moins de temps pour parler de moi. » (juillet 2015, à propos des critiques émises par la femme de Rafael Benitez)

Rivalité

« C’est un spécialiste de l’échec. Pas moi. » (2014, à propos d’Arsène Wenger, le manager d’Arsenal)

État civil

« Eto’o ? Il a 32 ans. Peut-être 35 même, qui sait ? » (février 2014)

Chat

« Si tu vas avec un bon chien, tu chasses davantage. Si tu vas avec un chat, tu chasses moins mais tu chasses quand même. » (décembre 2010, à propos de Karim Benzema)

Esclavage

« Claude Makelele n’est pas un joueur de foot, c’est un esclave » (mai 2008, à propos de la convocation de Makelele en équipe de France)

Molière

« Barcelone est une ville très culturelle, avec de nombreux théâtres, et ce garçon (Lionel Messi, ndlr) y a très bien appris à jouer la comédie. » (février 2006)

Beau gosse

« George Clooney pourrait jouer mon rôle. Ma femme pense que ce serait le meilleur choix. »

Influence

« J’ai vu Ferguson marcher à côté des arbitres à la mi-temps. Et l’homme en noir est revenu complètement différent en seconde période. » (janvier 2005)

Dieu

« Si j’avais voulu travailler tranquillement, je serais resté au Portugal. Là-bas, il y a de jolies chaises bleues, la Ligue des champions, Dieu et juste après lui, moi. » (septembre 2004)

Modeste

« Je ne suis pas n’importe qui, je suis le Special One. » (2 juillet 2004)