Le «sentiment d’envahissement que ressentent les Français» face à l’afflux de migrants est «une réalité», a estimé mardi l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano (Les Républicains).
«Aujourd’hui le sentiment d’envahissement que ressentent les Français, ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité», a déclaré Mme Morano sur RMC et BFMTV.
«Quand j’entends le Premier ministre nous dire +on va donner mille euros à chaque commune pour accueillir des réfugiés+, mais stop! Arrêtez! Arrêtez! Ce qu’il faut, c’est déjà envoyer un message: il n’y aura plus d’immigration dans l’Union européenne», a poursuivi l’eurodéputée.
Les réfugiés «regardent à la télé les informations qui proviennent d’Europe et que voient-ils? Qu’ils peuvent avoir un accueil, qu’ils auront sans doute un logement, qu’ils seront soignés et qu’ils seront nourris. Et donc par rapport à cela, ils sont conscients qu’ils peuvent perdre la vie pendant la traversée, soit en mer, soit par terre (mais) ils se disent quitte à mourir à petit feu, autant mourir vite si on doit mourir, mais on veut survivre», a-t-elle dit.
Pour «tous ceux qui sont arrivés (en France, NDLR), il faut mettre des moyens en employant des CDD, des personnels en renfort de nos préfectures pour examiner en urgence les situations et les renvoyer au plus vite s’ils ne relèvent pas du statut d’asile», a prôné Mme Morano.
Et ceux relevant bien du droit d’asile? «Il faut qu’ils restent. C’est dans notre Constitution».
De retour d’un déplacement en Jordanie et au Liban, Mme Morano prône l’accueil des réfugiés syriens dans les pays limitrophes, ce qui permettrait «une adaptation beaucoup plus facile» et «coûte dix fois moins cher». «Je demande de faire des dons au HCR, au Programme alimentaire mondial, à l’Unicef et de permettre à ces organisations onusiennes d’aider au maintien des réfugiés sur place».
Quid du statut de réfugié de guerre proposé par Nicolas Sarkozy? «Non, je pense qu’il ne sert à rien de rajouter de la complexification», a répondu son ancienne ministre.
AFP/M.R.