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[Mondial 2018] Luxembourg-Suède : vague de froid sur le pays ?


Aurélien Joachim et les Roud Léiwen sont capables de gêner la Suède, qui ne peut plus compter sur Zlatan Ibrahimovic en retraite. (Photo archives Editpress).

Avec deux absences majeures dans l’axe (Chanot et Gerson) et les grands débuts de Moris en tant que n°1, le Luxembourg accueille vendredi soir la Suède avec le risque d’en baver au niveau de ses repères.

Il ne faut pas taquiner Luc Holtz à propos de la défaite en Bulgarie. Même un mois après Sofia, le sélectionneur reste d’une sensibilité de jouvencelle quand on ose lui parler des quatre buts encaissés plutôt que des trois buts inscrits. Lorsqu’il a annoncé son groupe, la semaine dernière, l’évocation de ce sujet l’a même un peu agacé : «Vous pouvez voir ce résultat de façon négative ou de façon positive. Mais moi, je dis qu’on a bien défendu. On ne prendra pas toujours trois buts de 25 mètres en lucarne.» C’est très vrai, mais cela souligne aussi l’urgence de verrouiller un peu plus l’axe, où les récupérateurs sont un peu livrés à eux-mêmes par moments. Or ce soir, il y manquera Gerson devant la défense et Chanot juste derrière, à la manœuvre. C’est gênant.

Et puis il y a aussi cette nouvelle manie irritante qu’ont les Roud Léiwen d’encaisser des buts directement après avoir eux-mêmes marqué. «On en a spécifiquement parlé avec le coach mental, a reconnu Luc Holtz, jeudi. Ça a été un sujet : comment ne plus reproduire ces fautes ? On a évoqué l’esprit d’équipe, la communication. Je suis persuadé que si on égalise à 3-3 dans les arrêts de jeu, désormais, on ne prendra pas un quatrième but derrière.» Bon. Si on en arrive encore à 3-3 ce vendredi soir dans les arrêts de jeu, cela voudra dire que son potentiel offensif s’affirme chaque fois un peu plus. Cela voudra aussi dire que, pour la quatrième fois consécutive, le Luxembourg encaisse trois buts au moins sur une rencontre internationale. On signerait bien pour l’un, mais pas pour l’autre.

«C’est uniquement une question de mental»

Le truc, c’est qu’on ne sait pas trop où attendre ces Suédois. Sans Ibrahimovic, qui pesait, sur ses 116 sélections, environ 33 % du total des buts de son équipe, il leur sera plus ardu de se sortir de situations compliquées. Mais Janne Andersson aimerait justement que ses hommes se responsabilisent en tant qu’équipe et après avoir été un peu privés de ballons face aux Pays-Bas en ouverture des éliminatoires du Mondial (1-1), ils aimeraient commencer à construire leur nouveau style au stade Josy-Barthel. Et on aura du mal, vu le niveau de ses individualités, à ne pas s’en inquiéter au moins un petit peu. «Ils ont eu des problèmes contre les Néerlandais quand ils ont fait circuler le ballon», pointe toutefois Holtz, qui sous-entend de manière à peine voilée que ses gars sont peut-être capables, de ce point de vue-là, d’embêter leur adversaire. Au moins un peu. «Mais derrière, il nous faudra du répondant physique, sinon, ils vont nous bouger, prévient le sélectionneur. C’est uniquement une question de mental et d’agressivité, pas de gabarit.»

Les dernières mises en place, derrière, laissent envisager une défense de 21,5 ans de moyenne d’âge. Mais on n’imagine pas Carlson, épatant contre la Lettonie, Malget, agressif tout le temps, ou Martins, génial depuis qu’il est derrière, transiger sur l’implication. Ne leur reste plus qu’à faire attention, pour protéger leur nouveau n°1, Anthony Moris, aux frappes de loin et aux minutes qui suivent leurs propres buts… Sinon, le refroidissement ne sera pas que météorologique…

Julien Mollereau