Quel visage montrera le FC Metz, ce vendredi soir, contre Marseille? Conquérant et séduisant comme face à Montpellier? Ou déroutant et décevant comme à Angers? Prudence : l’OM se tient prêt à punir les Grenats.
Du stade Jean-Bouin, les joueurs du FC Metz sont revenus battus (2-1), amochés et diminués samedi dernier. Saoulés de coups par un adversaire à l’engagement supérieur, puis amoindris par deux expulsions (Cohade, Diagne) qui perpétuent l’instabilité de l’entrejeu mosellan. « Angers, selon Philippe Hinschberger, a joué comme un 19 e » du championnat. Comprendre : avec la rage des hommes sevrés de victoire et l’urgence d’une équipe en péril.
Saint-Symphorien en attendra autant de ses protégés, tout à l’heure, face à l’OM. Question de classement d’abord, puisque Metz pointe à son tour à la 19 e place et parce que ce groupe a un devoir de rattrapage. Car les Grenats viennent de dérouter leurs suiveurs et de tuer dans l’œuf un embryon de dynamique. Leur non-match était tout à fait inattendu sur le terrain d’un concurrent direct, après deux performances solides à Nice (0-0) et contre Montpellier (2-0). À Angers, le FC Metz a piétiné l’idée d’une embellie et baissé le rideau sur une faible éclaircie. Bref, le promu s’est payé une rechute. Une bonne.
Marseille campe un parfait partenaire pour rallumer la lumière. Voilà un match de gala à domicile contre un adversaire qui va concentrer son lot de projecteurs et d’attentions médiatiques. Par tradition, puisque l’OM demeure l’un des clubs les plus populaires de l’Hexagone, mais aussi pour la nouveauté qu’il transporte en Moselle. Après le premier mercato de l’ère Franck McCourt, cette équipe s’avance en effet vers Metz avec une nouvelle force de dissuasion et l’attraction Dimitri Payet. Souriez Grenats, ce match d’ouverture de la 23 e journée n’est pas seulement filmé, il sera également très surveillé…
Diabaté en récidive?
Bien sûr, il est permis de douter du moment. Les fulgurances de Thauvin, la technique de Payet, la vista de Sanson et la puissance de Gomis (13 buts en L1) ne garantissent aucun confort à la défense messine. Et Hinschberger doit encore une fois repenser sa mécanique de récupération avec les suspensions de Diagne et Cohade. Sans un bloc solide, Metz risque de déguster.
Sans idées offensives, l’affaire peut aussi se compliquer, mais Cheick Diabaté a déjà pris ses aises ici, en déposant un doublé dès son premier passage devant le guichet de Saint-Symphorien. Puisse-t-il récidiver car les Grenats auront besoin de son 1,94 m pour réaliser un match de géants.
Plus généralement, il s’agit de renouer le fil avant de recevoir Dijon mercredi, pour une opposition moins glamour, mais tout aussi capitale. L’idée est là, avant de voyager à Monaco où personne n’attendra des merveilles du promu : faire un placement dès à présent. Mettre des points en banque. Quatre, ce serait intéressant. Six, l’idéal.
Pour le mode opératoire, il est conseillé de s’inspirer de l’entame conquérante face à Montpellier et de la maîtrise affichée à Nice. Puisque les clubs du Sud savent sourire à Metz en 2017, autant perpétuer cette petite habitude. « Mais l’OM est une équipe en forme qui a mis cinq buts à Montpellier et qui reste sur un vrai bon match contre Lyon, prévient Hinschberger. Nous, si on est dans les dispositions d’Angers, on peut rester à la maison. » Que les Messins viennent quand même. Il n’est jamais trop tard pour frapper, enfin, un grand coup.
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)
Des ajustements… mais Philipps ?
Ce n’est encore pas pour cette fois. Philippe Hinschberger ne disposera pas de l’intégralité de son effectif pour la réception de l’OM. Privé de Cohade et Diagne, exclus à Angers, l’entraîneur messin doit encore faire sans Mollet (cheville) finalement trop juste ni Mandjeck, qui œuvrait, jeudi soir, avec la sélection camerounaise à la CAN.
Du coup, le staff lorrain va devoir procéder à quelques ajustements. En cela, il sera néanmoins aidé par quelques retours. À commencer par le défenseur central Milan Bisevac qui en a terminé avec ses six matches de suspension. Reste à savoir si le Serbe commencera la rencontre, sachant qu’il manque encore de rythme. Un doute subsiste également sur le côté gauche de la défense. Absent à Angers, Assou-Ekotto peut-il déloger Signorino, auteur de solides prestations depuis le début d’année?
Au milieu, Jouffre, également dispensé du déplacement à Jean-Bouin samedi dernier, devrait, lui, être aligné d’entrée de jeu en lieu et place de Cohade dans l’axe. Si Philippe Hinschberger décide de conserver son 4-2-3-1 avec le duo Doukouré-Philipps à la récupération, Lejeune et Nguette dans les couloirs et Diabaté occupant la pointe de l’attaque.
Une autre option s’offre évidemment aux Messins : le fameux 4-4-2. Dans l’absolu, cela ne changerait pas grand-chose si ce n’est qu’il faudrait faire un choix au milieu entre Lejeune, Jouffre et Nguette (en plus de Sarr, rentré tardivement de la CAN, mais retenu dans le groupe élargi de 19 joueurs). Mais quid du deuxième attaquant pour épauler Diabaté? Erding ne semble pas au mieux de sa forme, alors que Vion paraît encore un peu tendre pour démarrer un tel match. Mais après tout, pourquoi pas?