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Mélenchon : six hologrammes pour conclure une campagne de ferveur populaire


Le candidat de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon le 17 avril 2017 à Paris. (Photo : AFP)

Dernier rendez-vous d’ampleur d’une campagne qui a multiplié surprises et innovations, Jean-Luc Mélenchon tient un meeting mardi à Dijon, doublé de six hologrammes aux quatre coins de la France, dans lequel il doit détailler comment il entend gouverner s’il est élu président.

Donné dans les sondages dans le carré de tête au premier tour de la présidentielle, même si sa spectaculaire dynamique semble avoir atteint un palier ces derniers jours, le candidat de La France insoumise entend encore une fois frapper les esprits sur la forme comme sur le fond. Sur la forme, la réussite technique et le succès populaire et médiatique de son meeting en direct par hologramme du 5 février a donné des ailes à son équipe qui table sur une fréquentation totale de plus de 30 000 personnes mardi entre Dijon, Montpellier, Grenoble, Nancy, Nantes, Clermont-Ferrand et au Port, à la Réunion.

Sur le fond, comme Jean-Luc Mélenchon le théorise volontiers, la technicité se mettra au service du discours. «C’est son dernier grand discours, donc ce sera quelque chose de très dynamique, qui donne de l’élan pour la fin de campagne et pour l’après», décrypte Charlotte Girard, co-responsable du programme de La France insoumise, «l’Avenir en Commun». Elle précise: «l’après premier tour et l’après deuxième tour».

Outre un «résumé des grands points du programme», son directeur de campagne, Manuel Bompard précise que le candidat «dira quelques mots sur la manière dont il entend gouverner le pays». Il devrait ainsi développer sa promesse d’annoncer «une forme particulière de gouvernement». Selon M. Bompard, «il donnera des détails sur comment on organiserait les pouvoirs, quel type de gouvernement, mais aussi sur les premières grandes mesures qui seront mises en place», dans chacune des grandes priorités du programme: la VIe République, l’urgence sociale, la transition écologique et l’international. Jean-Luc Mélenchon l’a rappelé à Toulouse, le résultat du premier tour risque de se jouer à «une poignée de voix», du bon ou du mauvais côté pour lui.

« Nous sommes le nombre »

«S’il en manque une poignée, alors il faudra surmonter pour continuer à tracer le chemin», a-t-il prévenu. «Mais si cette poignée nous est quand même donnée et si viennent à notre appel dimanche prochain tous ceux qui peuvent nous aider dans cet élan final, alors nous triompherons sous le soleil ardent», s’est-il enflammé. Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon s’est hissé en bonne place au terme d’une campagne inédite, où il a très tôt rencontré une ferveur populaire non démentie avec le temps. Des centaines, voire des milliers de personnes, refoulées faute de places dans les salles étaient prêtes à regarder ses meetings sur écran géant debout à l’extérieur.

Expérimentés en 2012, les grands rassemblements de plein air ont également fait le plein, suscitant à chaque fois l’émotion du candidat à son arrivée sur une scène installée systématiquement au centre de la foule, et abaissée récemment à hauteur de têtes. L’investissement dans des images vidéo prises par un drone à Toulouse dimanche a donné encore plus d’ampleur à ce que M. Mélenchon se plaît à appeler des «démonstrations de force» qu’aucun de ses concurrents n’ont opéré ces derniers mois.

«Nous sommes le nombre, c’est notre principale force», a-t-il plusieurs fois déclaré en début de meeting. Mais au delà, c’est son omniprésence sur les réseaux sociaux, le choix assumé de contourner les médias traditionnels, qui ont fait sa marque de fabrique. Au point d’être parfois lui-même surpris, comme lorsque la communauté «discord» a créé pour lui un jeu vidéo «Fiscal Kombat» ou des militants ont composé une bande dessinée pour expliquer son programme.

Le Quotidien/AFP