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Mélenchon candidat à la présidentielle de 2017


Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé sur son nom 11,1% des électeurs en 2012 au nom du Front de gauche. (photo AFP)

Quatrième homme de la dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a créé la surprise mercredi en annonçant sa candidature en 2017 « hors cadre de parti », une initiative qui éloigne un peu plus une éventuelle primaire de toute la gauche.

« Oui, je propose ma candidature pour l’élection présidentielle », a-t-il répondu sur le plateau du 20 heures de TF1 mercredi soir, court-circuitant de fait la tenue d’une primaire que les partisans d’une candidature de François Hollande voient d’un mauvais œil.

Cette annonce fragilise un peu plus l’alliance qu’il avait nouée avec les communistes ces dernières années. Elle « n’a été ni discutée ni décidée dans le cadre du Front de gauche », a regretté le porte-parole du Parti communiste Olivier Dartigolles, assurant l’avoir « apprise en regardant TF1 ». Le PCF s’est impliqué dans l’organisation d’une primaire à gauche, contre l’avis de M. Mélenchon qui l’avait catégoriquement refusée le soir même de la publication d’un appel d’intellectuels et d’écologistes pour l’organiser.

M. Mélenchon, qui a rassemblé sur son nom 11,1% des électeurs en 2012 au nom du Front de gauche (PG, PCF, Ensemble), s’en est d’ailleurs enorgueilli: « Moi, je propose ma candidature. C’est le peuple qui va en disposer. Je ne demande la permission à personne. Je le fais hors cadre de partis, je suis ouvert à tout le monde, les organisations, les réseaux, mais les citoyens d’abord ». Il avait annoncé en présentant ses voeux aux lecteurs de son blog qu’il se déciderait rapidement pour 2017, après avoir « pris du recul » avec le Parti de gauche en 2015.

Dans une déclaration publiée juste après son passage à la télévision sur le site internet jlm2017.fr, entièrement dédié à cette candidature, il explique sa démarche: « Je passe à l’action pour que nous puissions commencer à convaincre, mobiliser, trouver les financements et les parrainages ».

Soucieux d' »incarner la France insoumise et fière de l’être », son slogan, il a estimé que « l’intérêt général doit prévaloir aujourd’hui ». « Le changement climatique est commencé, c’est maintenant qu’il faut changer la façon de produire, d’échanger, de consommer », a ajouté le député européen, transfuge du Parti socialiste en 2008.

Interrogé sur la primaire, le désormais candidat a répondu: « Je me prépare à ce qui est sûr, une élection », assurant ne pas s’occuper « de toute cette petite scène ».

« Très en colère »

Il a néanmoins cité ses futurs concurrents pour expliquer l’accélération de cette candidature alors que la gauche est en plein débat sur l’opportunité d’organiser des primaires pour contrer ou pour conforter celle de François Hollande, selon les partis.

« MM. Juppé, Fillon, Sarkozy, Mme Le Pen » se sont déclarés, a-t-il relevé, « dans ces conditions, il faut passer à l’action, on ne peut pas rester sans voix ».

L’homme « est très en colère », assure une autre source au Parti communiste, parce que sur la primaire, « il n’a pas eu gain de cause » et parce qu' »il voit que le truc prend ».

Comment va faire Jean-Luc Mélenchon pour faire campagne sans le soutien de l’appareil du Parti communiste, ses moyens financiers et son ancrage local ?

Pour contrer ce handicap, il explique « lancer un mouvement citoyen pour nous permettre d’agir collectivement, sans affiliation obligée à un parti politique ». Concrètement, il demande à ses soutiens de « prendre des initiatives », « faire un don, même modeste », « participer au travail sur le programme ».

Il leur suggère également de « créer partout des groupes d’appui » et promet de réunir une « assemblée représentative des signataires ».

« Une fois ma tâche accomplie, les signataires seront les propriétaires de cet outil et ils décideront s’ils veulent en faire un mouvement politique permanent », garantit le cofondateur du Parti de gauche.

Il décrit également dans cette déclaration les grandes lignes de son programme, une version actualisée et verdie de celui de 2012, « l’Humain d’abord ».

Sortir des traités européens, bâtir une VIe République, s’attaquer au défi de la transition énergétique. Il veut proposer au pays de « choisir l’humain plutôt que la finance, l’audace plutôt que la résignation, la résistance plutôt que la soumission ».

 

Le Quotidien / AFP