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Matra, invité d’honneur du Motor Show


La marque française a connu une carrière sportive fulgurante entre 1965 et 1974. En neuf ans, elle remplira tous ses objectifs : devenir championne du monde de Formule 1 et gagner les 24 Heures du Mans. Pour la première fois, le musée Matra a sorti de ses murs huit voitures de course. Elles trônaient ce week-end à Luxexpo.

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Voilà la Matra-Simca MS 670 et son célèbre V12 qui ont remporté les 24 Heures du Mans 1972 avec Henri Pescarolo et Graham Hill au volant. (Photos : Alain Rischard/Tania Feller)

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En plein cœur des halls, pas très loin de la Citroën Élysée lauréate du WTCC aux mains de l’Argentin José María López, de la Hyundai WRC du Belge Thierry Neuville ou de stands de tuning et de préparateurs auto, huit flèches bleues étaient en pleine lumière. Un évènement rare offert par le musée Matra de Romorantin, en France.

« D’habitude, nous ne prêtons pas autant de voitures, assure Dany Chamfrault, directeur du musée Matra. Mais nous avons voulu faire plaisir au Luxembourg ! » Au pied d’un ancien camion d’assistance couleur bleu électrique, huit voitures de course dans la même livrée sont alignées sous les spots de Luxexpo.

Parmi elles, de vraies stars. La MS 670, par exemple, est celle avec laquelle Henri Pescarolo et Graham Hill ont remporté les 24 Heures du Mans en 1972. La première d’une série de trois victoires consécutives.

Parlez de son bruit aux heureux spectateurs de ce retentissant exploit « made in France » dans la Sarthe, ils s’en souviennent forcément ! Et pour cause, la musicalité du V12 était inscrite dans le cahier des charges : il fallait qu’il s’élève dans les aigus. « Malheureusement, nous n’avons pas demandé assez tôt la possibilité de le mettre en route, regrette Dany Chamfrault. Ça aurait certainement impressionné beaucoup de monde… » Qu’à cela ne tienne, on se contentera du plaisir des yeux !

> « Pescarolo le prend pour un fou ! »

À quelques mètres, une impressionnante monoplace attend, immobile. C’est une pièce rare, qu’il est pratiquement impossible de contempler en dehors du musée Matra. « Il s’agit de la MS 80, explique le directeur de l’Espace Matra. Jackie Stewart est devenu avec elle champion du monde de Formule 1 en 1980 ».

Après trois petites années d’apprentissage, Matra remporte alors la couronne dans le championnat le plus relevé qui soit. Et avec panache, qui plus est, puisque, en gagnant six Grands Prix dans la saison, elle permet également à la marque bleue de s’adjuger le titre constructeurs.

Une troisième « pièce maîtresse », comme l’appelle Dany Chamfrault, attend un peu plus loin. Il s’agit de l’ancêtre : la MS 1, la première voiture construite par Matra en 1965. C’est une Formule 3 qui n’a pas attendu longtemps avant de connaître le succès. Pilotée par Jean-Pierre Beltoise qui commençait sa carrière, elle remporte sa première course lors du Grand Prix de Reims dès 1965.

On le voit, la réussite est dans les gènes de la marque. « Elle tient à la volonté de son fondateur, Jean-Luc Lagardère. En 1965, lorsqu’il lance Matra dans la compétition automobile dans le but de la rendre populaire, il explique qu’il veut devenir champion du monde de Formule 1 et gagner les 24 Heures du Mans. Lorsque Henri Pescaralo le rencontre et que Lagardère lui explique ses plans, il le prend pour un fou ! » Au final, le recordman de participations à l’épreuve mancelle (33 départs pour quatre victoires) signera et n’aura pas à le regretter !

> À point pour fêter le cinquantenaire

C’est que Lagardère amène dans le monde du sport un univers totalement nouveau. Matra, jusque-là, est une entreprise dont l’activité principale est l’armement. Le patron demande alors à ses ingénieurs de transférer leur savoir-faire dans la course automobile.

La première innovation majeure est la structure à double coque. « Cela a permis de créer des réservoirs d’essence comme ceux des avions. Le carburant était installé entre les deux coques qui étaient spécialement étanchéifiées. Non seulement, cela permettait d’abaisser le centre de gravité, mais la voiture était plus rigide et plus légère que celles conçues à partir de châssis tubulaires ». Cette trouvaille particulièrement efficace est cependant laissée de côté en 1970 lorsque les règlements changent pour des raisons de sécurité.

Paradoxalement, c’est la fulgurance de ces succès qui signeront l’arrêt de la compétition pour Matra. Parvenant à atteindre tous ses objectifs en neuf ans de compétition, Jean-Luc Lagardère décide de mettre un terme à son équipe de course, estimant qu’il n’a plus rien à prouver. Au total, la marque a donc construit moins de 70 autos de compétition. Ce week-end, à Luxexpo, il y en a donc plus de 10 % !

Mais pourquoi le musée Matra a-t-il donc choisi le Motor Show pour s’expatrier le temps de quelques jours ? « Nous avions des relations en commun, sourit Dany Chamfrault. Et puis, ça nous a fait plaisir que quelqu’un nous demande de célébrer le cinquantième anniversaire de Matra. Cette année, on a beaucoup célébré le centenaire de Maserati, mais on a un peu oublié Matra… » Voilà, l’oubli a été (un peu) réparé !

De notre journaliste Erwan Nonet

 

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