Mario Mutsch a dit adieu au Kybunpark de Saint-Gall, dimanche, à l’issue du match contre Sion. Un petit moment d’émotion après cinq ans et 150 matches.
Le défenseur pourrait encore enfiler une dernière fois la tunique verte au Sankt-Jakob Park de Bâle, vendredi. Ce serait un dernier frisson professionnel devant 38 000 spectateurs. Mais les plus gros, il les aura déjà vécus avec ses supporters, qui lui ont rendu de vibrants hommages depuis une semaine… et l’ont élu homme du match pour sa dernière à domicile. La semaine prochaine, il pensera brièvement à la sélection avant de se tourner tout entier vers le projet niederkornois.
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Comment avez-vous vécu ce match d’adieu au Kybunpark, dimanche?
Mario Mutsch : On savait tous que c’était mon dernier match donc forcément, il y avait des émotions puisque c’est finalement le club dans lequel j’ai passé le plus de temps. Après cinq ans… Ce sera comme quand j’arrêterai la sélection. J’ai pleuré un peu, oui, mais plutôt contre les Grasshoppers, la semaine dernière. Les supporters derrière le but ont commencé à chanter mon nom et c’est la première fois que je me suis vraiment rendu compte que j’allais partir. Avant Sion, j’ai eu une semaine pour me préparer.
Dimanche, vous avez juste dit adieu à un club ou aussi, forcément, au professionnalisme?
Ah le professionnalisme… J’ai commencé très tard. Plus tard que bien des joueurs. Finis les stages, finis les deux entraînements par jour. C’est un nouveau challenge, une nouvelle aventure. Je le savais en signant. Mais vous savez, tout au long des quatre mois où on ne m’a pas laissé jouer, je ne me suis pas laissé aller même si je me sentais déjà un peu amateur. J’ai continué à me préparer comme un pro. Il était hors de question que j’arrive au Progrès avec quatre kilos en trop en disant « désolé les gars, mais je vais avoir besoin de deux mois pour être prêt ».
À quoi ressemblait cette dernière, dimanche?
J’ai reçu un maillot en cadeau et à la fin, les spectateurs sont restés. J’ai eu droit à mon petit tour de terrain pour dire au revoir. C’était bien. Ça montre que les gens ont aimé ma façon de m’impliquer, de m’investir. Je ne sais pas si c’est logique de partir comme ça, mais pas mal de gens m’ont dit « profite, ce n’est pas à tous les joueurs qui quittent Saint-Gall que ça arrive ». La semaine précédente, cette ovation contre les Grasshoppers, ça m’avait vraiment touché.
C’était donc très important, psychologiquement, de parvenir à rejouer et de ne pas partir en ayant fini la saison en tribunes, comme on pouvait le craindre?
Oui, très. Mais si l’ancien coach (NDLR : l’Allemand Joe Zinnbauer) m’avait demandé de rejouer pour fêter mon départ, je ne l’aurais pas fait. J’étais trop déçu, c’était trop personnel et je n’aimais pas sa façon de traiter les gens. Même si j’aimais le football qu’il revendiquait, je ne serais plus monté sur un terrain pour lui. Il ne méritait pas que je me batte pour lui.
Entretien réalisé par Julien Mollereau
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