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Mario Mutsch : «L’âge n’a pas du tout de prise sur moi»


C'est l'heure de la reprise pour Mario Mutsch et Saint-Gall. (photo Julien Garroy)

Les années passent et Mario Mutsch, deuxième joueur de champ le plus âgé de Saint-Gall (Suisse), conserve ses jambes de 20 ans. C’est ce qu’il nous a dit à la veille de la reprise en Axpo Superleague.

Ne pas se fier à ses cheveux gris : l’international luxembourgeois ne baisse pas de pied. Mutsch, bientôt 32ans, continue de miser sur un physique impressionnant pour continuer à s’imposer comme titulaire avec son club, après quatre saisons à être indiscutable.

Le Quotidien : Comment votre reprise s’est-elle passée?

Mario Mutsch : J’ai obtenu quelques jours de vacances de plus après avoir fini plus tard pour cause de sélection. Quand je suis revenu, mes coéquipiers avaient effectué une grosse partie de course. Certains joueurs ont dû rattraper une partie du programme.

Pas vous?

Pas tout. Mes tests physiques étaient bons.

Votre physique, c’est une constante sur laquelle vous pouvez encore vous appuyer à bientôt 32 ans?

L’âge n’a pas du tout de prise sur moi. Déjà sous Jeff Saibene, qui se basait sur les tests de lactate, ils étaient bons. Il y a trois catégories. Les insuffisants, les moyens et moi j’étais toujours dans la catégorie des «bons». Et ça a toujours été comme ça. Ceux qui sont « insuffisants » ont 30-40 minutes supplémentaires par séance. Moi, je n’ai jamais eu à m’entraîner comme ça, à part. Et pas encore cette saison.

Question de physiologie?

Quand j’avais 15-16 ans, mon père m’avait payé des tests physiques à Liège. Je voulais savoir où j’en étais physiquement et ce que je devais faire pour m’améliorer. Les séances supplémentaires, je me les suis imposées à cette époque. Depuis, j’ai un bon volume, et voilà… Et puis avec le temps, si tu ne fais pas trop de conneries dans ton hygiène de vie, tu ne perds pas.

Ce passage par des tests m’a appris à respecter mon corps. Et à mordre sur ma chique quand c’est nécessaire pour toujours être parmi les premiers. Tant mieux pour moi : notre coach (NDLR : Joe Zinnbauer) se base beaucoup sur les tests de lactate.

Il ne vous arrive donc jamais de fatiguer un peu?

Il n’y a pas toujours nécessité d’aller haut dans les pulsations. Des fois, quand je me sens fatigué, je monte sur un vélo pour tourner les jambes 30 minutes, pour décrasser. Des fois, ça fait travailler d’autres choses tout aussi intéressantes.

Les jambes vont donc bien avant la reprise contre les Young Boys?

Ah… je me suis donné une petite contracture en début de semaine. Depuis j’ai fait de l’acupuncture et j’ai pu me réentraîner hier (NDLR : jeudi). On verra bien si je pourrai jouer, mais participer au match de reprise, je n’en fais pas une fixation absolue. Si ce n’est pas cette semaine, ce sera celle d’après. Tu joues, tu ne joues pas, il faut savoir l’accepter.

Rassurez-nous : vous vous voyez quand même comme un titulaire à part entière?

Contre Kaiserslautern (NDLR : victoire 2-0), lors du dernier amical, j’ai disputé mes premières minutes à la récupération. Contre Stuttgart, le match précédent, je rejouais encore arrière droit. Parce que quand je suis revenu, le coach avait déjà son cadre, en gros. Même s’il me connaît. J’ai passé pas mal de temps en équipe… disons… B. Mais je n’ai pas de stress : il connaît mes qualités.

Les ambitions cette saison?

(Il rit) Tout le monde me demande ça! On va prendre match après match et essayer de s’améliorer. Le plus important, c’est que l’on retrouve le succès après une deuxième partie de saison très mauvaise en 2015/2016 (NDLR : quatre victoires sur les 20 derniers matches de championnat). Et on commence par les Young Boys qui, eux, ont fini la dernière saison de manière extraordinaire (NDLR : treize victoires sur les 16 derniers matches)…

Julien Mollereau

Pour la saison prochaine, il n’exclut rien, pas même… le Luxembourg?

Mario Mutsch entame ce samedi sa dernière saison de contrat. Le cœur à l’ouvrage puisque, comme il le dit, «le club s’est débarrassé des joueurs qu’il ne désirait plus, même ceux encore sous contrat» . Sous-entendu, pas lui.

C’est donc qu’on reconnaît son travail et son niveau actuel à leurs justes valeurs, d’autant que ses dirigeants avaient déjà vaguement évoqué avec lui le futur en indiquant qu’ils pourraient envisager de l’intégrer à l’organigramme du club quand il souhaiterait mettre un terme à sa carrière.

Pour l’heure, le capitaine des Roud Léiwen en est encore très loin  : «Ce ne sont pas ces six prochains mois qui vont décider de mon avenir et de toute façon, j’ai envie de continuer».

Le trentenaire n’est toutefois pas dupe, l’Axpo Superleague ne laisse plus beaucoup d’espace d’expression aux joueurs ayant passé ce fameux cap de la trentaine. À Saint-Gall, ils ne sont d’ailleurs plus que trois dans ce cap.

Très bientôt victime du jeunisme ambiant, Mutsch? «De toute façon, je suis prêt à accepter d’autres challenges, et même pourquoi pas créer la surprise en rentrant au pays! Pourquoi pas?» Reste à savoir si Mutsch, qui a passé toute sa jeunesse en Belgique, parle du Grand-Duché ou pas…