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Marine Le Pen réaffirme son opposition à la loi renseignement


Marine Le Pen le 15 novembre à l'Elysée. (Photo : AFP)

Marine Le Pen, présidente du Front national, a réaffirmé jeudi son opposition aux lois sur le renseignement récemment votées en France ainsi qu’à l’établissement d’un fichier européen des passagers aériens (PNR), après les attentats de Paris vendredi.

«A chaque fois qu’on est face à un danger terroriste, au lieu de se concentrer sur les gens qui sont dangereux, on considère qu’il faut surveiller l’intégralité des citoyens. Je pense que ça peut faire l’objet de dérives qui sont dangereuses et je crois surtout que c’est totalement inefficace», a déclaré Marine Le Pen sur France Inter.

Le Front national s’était fortement opposé à la loi sur le renseignement adoptée cet été, qualifiée même, le 24 juillet, de «petite victoire pour les terroristes» par le vice-président du FN Florian Philippot.

A une auditrice qui lui demandait si son opposition dans ce domaine n’était pas liée à «l’utilisation massive» d’internet «par les groupuscules d’extrême droite, en particulier les identitaires et le Front national», Marine Le Pen a répondu: «c’est très intéressant votre question. Vous êtes en train de suggérer que cette loi de surveillance d’internet ne viserait pas à lutter contre le terrorisme mais en réalité à tenter d’empêcher la diffusion des idées, y compris de celles avec lesquelles on n’est pas d’accord ?».

«Je pense que nous sommes tous attachés à la démocratie et que nous devons tous défendre la liberté de la diffusion des idées», a-t-elle dit.

Sur la radicalisation par la fréquentation de sites internet jihadistes davantage que par la fréquentation de mosquées, Mme Le Pen a répondu: «Vous savez ça d’où vous ? Soyons sérieux. Il faut arrêter aussi avec cette analyse. La radicalisation spontanée, ça peut arriver, mais c’est ultra minoritaire. La réalité, c’est que tous ces gens sont en réseau».

La présidente du FN a également réaffirmé son opposition à l’instauration d’un fichier européen des passagers aériens (PNR). «C’est vous qui dites que c’est réclamé par l’ensemble des (services de la) lutte antiterroriste. La réalité, c’est que c’est surtout demandé par les Etats-Unis, car l’intégralité des données est transférée aux Etats-Unis, sans réciprocité d’ailleurs, ce qui pose un énorme problème».

«Il s’agit de surveiller les voyages de l’intégralité des citoyens de l’Union européenne. Est-ce que c’est efficace ? Non, ça n’est pas efficace».

AFP/M.R.