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Marche pour le climat à Paris : black blocs, violences et confusion


La marche, qui s'est élancée à 14h30, a été dès le début émaillée d'incidents. (Photo : AFP)

Confusion à la marche pour le climat samedi à Paris : des black blocs se sont mêlés au cortège, des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre et Greenpeace a appelé les manifestants à quitter la marche à cause de ces violences.

Vitrines cassées, banque dégradée, barricades de fortune incendiées… des « exactions » ont été commises dès le début de la marche, où 1 000 manifestants « radicaux » ont été signalés par la préfecture de police (PP), alors qu’un nouvel acte de la mobilisation des « gilets jaunes » avait également lieu samedi à Paris.

« Ne prenez aucun risque et quittez la Marche pour le climat. Les conditions d’une marche non-violente ne sont pas réunies », a tweeté Greenpeace, en dénonçant « l’envoi de lacrymogènes sur des manifestants non-violents et des familles ».

Une autre ONG organisatrice, Youth For Climate, a également appelé sur Twitter à « quitter les lieux », avant de se raviser. « C’est une erreur de communication, la situation sur place est déstabilisante, nous n’appelons pas à partir mais nous appelons à la prudence », a-t-elle ensuite tweeté, signe de la confusion qui régnait.

La marche, qui s’est élancée à 14h30 du centre de la capitale, a été dès le début émaillée d’incidents entre les black blocs et les forces de l’ordre. Boulevard Saint-Michel, ces militants d’extrême gauche, pour certains masqués, ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre avant de s’en prendre à une agence bancaire. Les gendarmes ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes, contraignant une partie des marcheurs à rebrousser chemin peu avant 15h. Trois-quarts d’heure plus tard, les manifestants continuaient de refluer par centaines vers le Jardin du Luxembourg, d’où la marche était partie.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

D’autres ONG organisatrices ont appelé à poursuivre la manifestation, en fustigeant l’action des forces de l’ordre. « 45 minutes après le départ, les forces de l’ordre ont projeté sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège », a affirmé à l’AFP une porte-parole d’ANV-COP21.

« Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc », a-t-elle poursuivi en dénonçant « une réaction complètement disproportionnée des forces de l’ordre ».

86 gardes à vue

La préfecture de police a estimé à un millier les manifestants radicaux de la mouvance de l’ultra-gauche et des « gilets jaunes » présents dans la manifestation. Le nombre de black blocs est d’environ 150, selon une source proche du dossier.

Selon une journaliste de l’AFP, les forces de l’ordre ont fait usage sur le boulevard Saint-Michel de nombreux gaz lacrymogènes et ont également tiré avec des lanceurs de balle de défense (LBD), arme controversée responsable de nombreuses blessures lors de précédentes manifestations des « gilets jaunes ».

« Après avoir traité le black bloc et éviter que ça dégénère, l’enjeu était que la manifestation reparte. nous avons fait en sorte que la manifestation se tienne », a-t-on commenté à la PP, qui a mobilisé quelque 7.500 membres des forces de l’ordre.

Avant le début de la marche climat, Jardin du Luxembourg, les organisateurs avaient appelé au calme. « Tout le monde est le bienvenu. On n’oppose pas justice climatique et justice sociale, il faut respecter le consensus d’action non violente », avait lancé une organisatrice. Les appels se sont multipliés pour une « convergence des luttes » entre « gilets jaunes » et militants pro-climat.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

« Tout le monde est mêlé dans le cortège, les mots d’ordre sont très proches, voire les mêmes », affirmait avant la marche Jean-Claude, 75 ans, de Châtenay-Malabry, qui a participé à un grand nombre de manifestations de « gilets jaunes ». À 16h, 137 personnes avaient été interpellées et 86 placées en garde à vue.

Pour la première fois, pour cet acte 45 des « gilets jaunes », la plupart des manifestants se revendiquant de ce mouvement social né le 17 novembre 2018 ne portaient pas ce vêtement, jusque-là incontournable dans leurs cortèges.

Face aux craintes de débordements, le président Macron « est mobilisé et mobilisable à chaque instant », a rappelé samedi son entourage. Les manifestants pour le climat, plusieurs milliers, répondent à l’appel de nombreuses ONG, au lendemain d’une « grève mondiale pour le climat ».

Ailleurs en France d’autres événements étaient prévus. À Lyon, environ 5 000 personnes se sont rassemblées dans la matinée dans le centre, selon la préfecture du Rhône. À Strasbourg, ils étaient 3 600, selon la police, à manifester dans le calme.

À Paris, une manifestation supplémentaire avait lieu, celle de Force ouvrière contre la réforme des retraites. En outre, on célèbre samedi, à Paris comme en province, les Journées du patrimoine.

AFP