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Manif interdite puis autorisée : la volte-face du gouvernement


illustration AFP

Le gouvernement a fait volte-face mercredi en autorisant finalement, juste après l’avoir interdite, une manifestation organisée par les syndicats opposés à la loi travail, jeudi à Paris. « Une victoire » pour la CGT et FO.

La manifestation se déroulera « sur un parcours proposé par le ministre de l’Intérieur » -une boucle de 1,6 km autour du bassin de l’Arsenal- près de la place de la Bastille, a annoncé mercredi l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl), lors d’une conférence de presse. La décision a été qualifiée de « victoire pour les syndicats et la démocratie » par les secrétaires généraux de la CGT, Philippe Martinez, et de FO, Jean-Claude Mailly, qui s’étaient entretenus dans la matinée avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Une volte-face qui a inspiré un tweet ironique du cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon : « La manif officiellement interdite est officiellement autorisée à tourner en rond de façon statique. Valls obtus et confus ».

En début d’après-midi, Bernard Cazeneuve a lancé une mise en garde aux manifestants de jeudi : « aucun débordement, aucune violence, ne sera toléré », a-t-il prévenu en rappelant les « violences absolument inacceptables » survenues au cours de plusieurs défilés précédents, notamment le 14 juin à Paris. A cause de ces violences et malgré d’intenses tractations avec les syndicats qui avaient notamment proposé des itinéraires alternatifs à leur trajet initialement déclaré (Bastille-Nation), le préfet de police de Paris a tout d’abord annoncé mercredi l’interdiction du défilé, provoquant un tollé politique et syndical, y compris à la CFDT, favorable au projet de loi. Une telle interdiction aurait constitué une première depuis la manifestation du 8 février 1962 organisée par des centrales syndicales pour la paix en Algérie.

Rétropédalage

François Hollande avait prévenu en Conseil des ministres que « tant que les conditions n’étaient pas réunies », l’autorisation ne serait pas accordée, selon le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. L’Élysée s’est défendu de toute décision politique, estimant que l’interdiction était « une décision de gestion opérationnelle de l’ordre public », ne relevant pas d’un « arbitrage » du président de la République. A l’issue du Conseil des ministres, Stéphane Le Foll a récusé toute dissension au sein du gouvernement, assurant que « l’exécutif sur ce sujet est en totale cohérence avec ces principes » et que « les décisions sont prises de manière collective ».

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