Propriété depuis 2008 du Cheikh Mansour d’Abou Dhabi, Manchester City a vendu mardi 13% de ses parts à des investisseurs chinois afin de pénétrer ce prometteur marché d’Asie qui reste à défricher.
Un consortium des fonds d’investissement chinois China Media Capital et CITIC Capital a acquis des actions nouvellement émises pour 265 millions de livres (375 millions d’euros) dans City Football Group (CFG), la holding qui possède le club de Premier League anglaise, ainsi que les clubs de football de New York City FC, Melbourne City FC et une partie des Yokohama Marinos.
Cette transaction valorise la holding CFG autour de 2,9 milliards d’euros.
Le Cheikh Mansour bin Zayed al-Nahyan de la famille royale d’Abou Dhabi (Emirats arabes unis) était jusqu’à présent le seul propriétaire de Manchester City dans lequel il a investi autour d’un milliard d’euros pour acheter des joueurs. Depuis son arrivée, le club a remporté deux championnats d’Angleterre en 2012 et 2014, une Coupe d’Angleterre en 2011 et une Coupe de la Ligue en 2014.
«Le football est le sport le plus adoré, joué et regardé dans le monde et, en Chine, la perspective d’une croissance exponentielle de ce jeu est unique et excitante», s’est réjoui le président de CFG, Khaldoon Al Mubarak. «Nous avons en conséquence travaillé dur pour trouver les bons partenaires et créer la structure idoine pour construire sur ce potentiel incroyable qui existe en Chine, tant pour CFG que pour le football en général».
Le président chinois Xi Jinping avait visité le club de Manchester City en octobre dernier à l’occasion d’une visite d’Etat au Royaume-Uni tandis que le ministre des Finances britannique George Osborne a récemment annoncé un investissement équivalent à 4,27 millions d’euros dans le football amateur chinois.
Les investisseurs chinois détiendront désormais une part minoritaire dans Manchester City, tout comme dans les autres formations appartenant à CFG, qui resteront toutefois contrôlés très majoritairement par le Cheikh Mansour. Le président de China Media Capital, Ruigang Li, va entrer au conseil d’administration de CFG, qui comptera désormais non plus six mais sept membres.
« Partenariats commerciaux »
«Avec son modèle d’affaires unique et ses succès, City Football Group (…) offre une approche différenciée pour construire une entité mondiale favorisant la connaissance du football, le développement des joueurs, les programmes de formation et des partenariats commerciaux qui bénéficieront à l’industrie du football chinois», s’est réjoui M. Li.
«L’accord va créer une plateforme sans précédent pour la croissance des clubs de CFG en Chine et à l’international, aidée par la capacité de CFG à fournir une expertise et des ressources à l’industrie du football chinois en plein développement», poursuit un communiqué commun aux trois parties. «Le capital issu de cet achat d’action sera utilisé par City Football Club pour financer sa croissance en Chine, amplifier son expansion internationale et développer ses infrastructures.»
Cette stratégie, qui réfute l’idée d’un désengagement de Manchester City du propriétaire actuel, témoigne au contraire de la volonté d’utiliser le club pour pénétrer un marché jusque-là fermé, avec l’aide d’acteurs locaux.
Actuellement, aucun club de Premier League n’est détenu par des intérêts chinois, alors que des investisseurs russes, américains et thaïlandais sont propriétaires possèdent certaines équipes. C’est la première fois que des actionnaires chinois investissent massivement dans un club anglais aussi prestigieux.
En 2007, le hongkongais Carson Yeung avait acquis 29,9% de Birmingham, alors en Premier League, avant de prendre en 2009 le contrôle du club actuellement 6e de 2e division. L’homme d’affaires a depuis été arrêté en 2011 pour blanchiment d’argent.
Après 14 journées de Premier League cette saison, Manchester City est leader avec 29 points, l’équipe entraînée par Manuel Pellegrini devançant Leicester à la différence de buts.
Avant l’arrivée du Cheick Mansour, City avait connu un âge d’or à la fin des années 60, avec notamment une Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe (1970) et un deuxième titre de champion d’Angleterre en 1968 après celui de 1937, mais il avait ensuite périclité et subi la domination de Manchester United, l’autre club de la ville.
AFP/M.R.