Samedi, à Paris, sera organisée la deuxième « Mad Pride », une marche des fiertés pour les malades mentaux destinée à combattre les a priori du grand public.
« La Mad Pride, c’est le reflet de la non prise de parole pendant des décennies en France », souligne Philippe Guérard, président de la Mad Pride 2015 et d’Advocacy France, association de patients qui coorganise la marche. Organisée en juin dernier, la première « Mad Pride » avait rassemblé environ 500 personnes qui avaient défilé dans les rues de la capitale, vêtues de déguisements divers, pour dénoncer la stigmatisation et les préjugés face aux maladies mentales.
Les organisateurs de la manifestation de samedi (Advocacy France, Bicycle, Vie Libre, France Dépression, Schizo ?…oui, AFTOC, Humapsy, Argos2001, Aurore …) précisent qu’elle a pour objectif de sensibiliser le grand public. « Nous voulons changer les mentalités à l’égard des personnes qui sont toujours objets de stigmatisations et de discriminations du fait de leur état », ajoutent-ils.
La manifestation se déroulera entre l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul et la Bastille, chaque association étant invitée à construire un char et à confectionner des costumes pour « porter des messages de destigmatisation et revendication de la citoyenneté, de manière créative et festive ». Le défilé sera accueilli à l’arrivée au village associatif « Mad Pride Village » sur l’esplanade du Port de L’Arsenal où de nombreux stands proposeront des activités ludiques et créatives.
Mais comme l’an dernier, plusieurs associations, dont les deux plus grosses du secteur, la Fédération Nationale des Association d’Usagers en Psychiatrie (Fnapsy) et l’Unafam (qui regroupe les familles et les proches des malades), ne font pas partie des organisateurs.
« La situation faite aux malades (mentaux) en France est indigne et ne mérite pas un défilé festif, mais plutôt des défilés revendicatifs en bonne et due forme », a commenté André Bitton, le président du Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie (CRPA), une association qui se bat notamment contre les internements abusifs et les mesures de contraintes aux soins.
Le Quotidien/AFP