Emmanuel Macron a dit dimanche, au soir de son élection à l’Élysée, entendre «tous les citoyens», y compris les électeurs du FN, qui ont exprimé «colère et doutes», promettant aussi de «retisser les liens entre l’Europe et les citoyens».
«Je sais les divisions de notre nation qui ont conduit certains à des votes extrêmes et je les respecte», a déclaré M. Macron dans un discours solennel depuis son quartier général de campagne parisien, en disant avoir pris la mesure «de la colère, de l’anxiété et des doutes» d’une bonne partie de la population.
«Il est de ma responsabilité de les entendre en protégeant les plus fragiles, en organisant mieux les solidarités, en luttant contre toutes les formes d’inégalités ou de discrimination», a promis le président élu, le visage grave, dans une intervention d’une dizaine de minutes. Emmanuel Macron s’est aussi engagé à «retisser les liens entre l’Europe et les peuples qui la forment, entre l’Europe et les citoyens».
«Je défendrai la France, ses intérêts vitaux, son image, son message, j’en prends l’engagement devant vous. Je défendrai l’Europe, la communauté de destins que se sont donnés les peuples de notre continent. C’est notre civilisation qui est en jeu», a expliqué le leader d’En Marche! devant un drapeau européen et français.
Emmanuel Macron s’est engagé à «garantir l’unité de la nation», en précisant vouloir s’adresser «à tout le peuple de France» et donner au pays «une sève nouvelle». «Ma responsabilité sera d’apaiser les peurs, de nous faire renouer avec l’optimisme», a estimé l’ancien ministre de l’Économie. «Le renouvellement de notre vie publique s’imposera à tous dès demain. La moralisation de notre vie publique, la reconnaissance du pluralisme seront dès le premier jour le socle de mon action», a dit M. Macron, qui agira «avec humilité, dévouement et détermination».
Le président élu a salué le président sortant, François Hollande, qui a «pendant cinq ans œuvré pour (le) pays». Il a souhaité retrouver «l’esprit de conquête qui dit mieux que tout le génie français. Ma responsabilité sera de rassembler toutes les femmes et tous les hommes prêts à affronter les défis gigantesques qui nous attendent», citant «les révolutions numériques, la transition écologique» ainsi que «les menaces comme le terrorisme».
«Je me battrai de toutes mes forces contre la division qui nous mine et nous abat», a-t-il dit avant d’ajouter: «Aimons la France, je vais avec humilité, avec dévouement, avec détermination, la servir en votre nom.»
Le Quotidien/AFP