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LuxLeaks : les « Big 4 » réagissent à la nouvelle vague… ou pas


PwC, KPMG, EY et Deloitte : les Big 4 de l’audit et du conseil sont tous cités dans la nouvelle vague de LuxLeaks. Certains ont décidé de proposer une réponse officielle quand d’autres ont opté pour le silence.

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Le cabinet d’audit et de conseil PwC avait annoncé avoir « donné des conseils dans le respect total des réglementations fiscales internationales ». (Photo : archives)

Dans la deuxième vague de l’affaire LuxLeaks, ce ne sont plus uniquement des documents émanant de PwC qui sont cités mais également en provenance de ses trois concurrentes, les firmes d’audit et de conseil EY, KPMG et Deloitte au Luxembourg. Ce nouvel ensemble de documents implique 35 nouvelles sociétés et met en lumière des rulings qui ont été conclus entre 2003 et 2011.

Contactée, PwC, qui lors de la première vague de révélations avait organisé une conférence de presse pour s’expliquer sur le sujet, n’a pas donné suite à notre sollicitation. La firme s’en tient sans doute à sa position initiale qui avait été relayée par son Managing Partner, Didier Mouget, qui avait alors souligné que PwC avait donné des conseils dans le respect total des réglementations fiscales internationales.

Également contactée, KPMG a confirmé discuter du sujet en interne, mais n’a finalement pas souhaiter communiquer une position officielle sur le dossier.

EY Luxembourg a de son côté fourni une position officielle en langue anglaise dans laquelle la firme souligne que ses collaborateurs fournissent des services de conseil dans le respect total des réglementations fiscales internationales et s’efforce de se tenir à jour en consultant les autorités concernées sur les lois et réglementations applicables.

> Confidentialité et code de conduite

La firme souligne également qu’elle est très attachée au respect de la confidentialité qu’elle doit à ses clients et que, de ce fait, elle ne peut pas commenter sur des cas précis. Et surtout, sans préciser comment des documents la concernant ont pu être obtenus, elle affirme qu’elle va enquêter très sérieusement sur toute faille qui aurait pu se produire dans son processus de respect de la confidentialité.

Même son de cloche, mais en français, chez Deloitte, qui souligne de prime abord que « les standards professionnels nous interdisent de commenter les dossiers de clients individuels ».

À propos de révélations sur des rulings la nommant directement, Deloitte précise : « Nous ne nous expliquons pas comment ces documents sont apparus, mais nous sommes confiants que ces documents ne proviennent en aucune manière de notre firme ». Deloitte exclut ainsi, contrairement à ce qu’il s’est passé chez PwC, toute fuite provenant éventuellement d’un de ses collaborateurs en interne.

Deloitte rappelle enfin, tout comme le gouvernement luxembourgeois, que la pratique du ruling est largement répandue en Europe et permet de « fournir une sécurité juridique et une prévisibilité pour le contribuable et pour l’État par la confirmation de l’application des lois fiscales nationales et internationales ».

Outre le strict respect des lois, Deloitte met en avant – comme ses concurrentes – le fait qu’elle exerce son activité dans le respect d’un code de conduite strict qu’elle a mis en place en interne.

De notre journaliste Delphine Dard

 

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