La Fondation Karl Marx et la Fondation Rosa Luxemburg de Rhénanie-Palatinat avaient tenu en novembre 2014 un colloque à Sarrebruck Nach dem Schlachtenlärm. 100 Jahre Großregion Saar-Lor-Lux. Après le vacarme des batailles. Les 100 ans de la Grande Région Saar-Lor-Lux (ISBN 978-3-945996-17-1, Blattlaus-Verlag, bilingue).
Le journaliste et président du PCL, Ali Ruckert, a assisté au colloque. D’emblée et se référant aux débats secrets du Reichstag, le 2 décembre 1914, cet auteur attire l’attention sur certains faits peu connus de la stratégie guerrière de l’Empire allemand, étayés par le chancelier Theobald von Bethmann-Hollweg et critiqués par Karl Liebknecht, le cofondateur du futur Parti communiste allemand (KPD). L’auteur affirme que la stratégie militaire allemande consistait dès le début à s’approprier le bassin minier de Longwy-Briey et d’annexer le Luxembourg et la Belgique. Si ces plans ne sont pas parvenus à la lumière du jour, cela résulte du refus du président du Reichstag d’insérer le discours et les protestations de Liebknecht dans le procès-verbal sténographié de la séance. Rappelons que l’Allemagne entendait élargir ainsi sa mainmise sur la sidérurgie grand-ducale et protéger la propriété des chemins de fer (les Wilhelm-Luxemburg-Eisenbahnen) sur le territoire luxembourgeois, surtout en empêchant toute extension de l’influence française. Ainsi, l’entrée en guerre du Luxembourg dans la Grande Guerre n’a donc pas été la résultante de la béatitude somnambule de la Grande-Duchesse Marie-Adélaïde, mais la conséquence d’intérêts politiques purement capitalistes.
Jean Rhein.