Avant la création de l’évêché de Luxembourg à proprement parler, l’organisation ecclésiastique du Duché de Luxembourg était l’affaire des diocèses de Trèves, Metz, Namur et Liège. Constitué comme vicariat apostolique par Grégoire XVI en 1840, le Luxembourg ne devint un diocèse autonome qu’en 1870 et fut promu archidiocèse en 1988 (par Jean-Paul II).
Lorsque la Belgique acquit son indépendance en 1830, le sud du Luxembourg resta temporairement avec les Pays-Bas. Jean Th. van der Noot fut le premier vicaire apostolique nommé à la tête des doyennés luxembourgeois (1831) après la constitution de la Belgique. Ses successeurs furent J.-Th. Laurent (1841) et Nikolaus Adames. En 1848, sur initiative des notables luxembourgeois (une délégation de la Chambre des députés composée de Mathias Wellenstein et de Jean-François Boch s’était rendue à Rome pour revendiquer sa révocation) et sur intervention du roi Grand-Duc Guillaume II, protestant, le vicaire apostolique Jean-Théodore Laurent fut révoqué par le pape et dut quitter le pays.
En quelque sorte, certains trésors de l’art «sacré» de Lorraine (voir à ce sujet ISBN 978-2-901647-04-1, Metz 2012 aux Éditions Le Républicain lorrain) font donc également partie de notre patrimoine régional.
Nous nous limiterons à mentionner dans ce contexte les impressionnants vitraux de Marc Chagall à la cathédrale de Metz et l’église en fer des Wendell à Crusnes, mais aussi la flamboyante basilique d’Avioth (tout près d’Orval). De nos jours encore, l’administration de la terre hostile à la foi doit être confiée à un jésuite.
Jean Rhein