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[Luxemburgensia] Retour sur René Blum


Le personnage de René Blum (1889-1967) réapparaît dans les présentations que le musée national d’Histoire et d’Art (MNHA) a sélectionnées pour son exposition actuellement en cours, «La guerre froide au Luxembourg».

Elle a été extrêmement contradictoire, la personnalité de l’ancien député et ministre socialiste qui deviendra chargé d’affaires, puis ambassadeur du Luxembourg en Union soviétique, avant d’afficher ouvertement ses sympathies pour le système soviétique, au point d’accepter la fonction de président de l’association Luxembourg-URSS (dans les années 1950). Au début de la guerre froide, les controverses autour de René Blum, qui dans l’après-guerre était toujours une personnalité ministrable du mouvement socialiste, s’expliquent par le fait qu’il était détesté par les inconditionnels du gouvernement en exil (J. Bech, P. Dupong et V. Bodson). Il est vrai aussi qu’une toute nouvelle génération d’hommes politiques était née dans le mouvement ouvrier social-démocrate et syndicaliste (Antoine Krier, Hubert Clément, Michel Rasquin).

René Blum avait fait partie des personnalités socialistes qui s’étaient opposées énergiquement à l’adoption de «la loi d’ordre» (référendum sur la loi muselière) et qui dans les années 1930 avaient qualifié de «fascistes» à plusieurs reprises les ecclésiastiques à la tête du Luxemburger Wort (J. Origer et J.-B. Esch). Voir à ce sujet les mentions du nom de René Blum dans l’ouvrage collectif dirigé par Gilbert Trausch : CSV. Spiegelbild eines Landes und seiner Politik ? (Luxembourg 2008).

Jean Rhein