Jeudi, sur les réseaux sociaux, et faisant référence au rapport Artuso (Uni.lu) un participant a reproduit l’instruction du Gauleiter Simon ordonnant à tous les fonctionnaires luxembourgeois le strict respect et la fidélité aux règlements et lois du Troisième Reich. Les répliques qui suivent immédiatement ce message anodin sont significatives. Un homme politique et (ancien?) agent double du Renseignement répond que les fonctionnaires étaient forcés à respecter la politique arienne, contre leur propre gré.
Notre illustration (source : musée de la Résistance d’Esch) reproduit la lettre datée du 17 septembre 1940 émanant du Commissaire de district de Luxembourg informant avec empressement la commission administrative que tous les fonctionnaires en exercice sont désormais ariens. Dans l’entourage de l’homme politique prémentionné qui se croit ministrable, des énergumènes bizarres revendiquent, par exemple, que le musée de la Résistance se préoccupe davantage du danger pour «nos» valeurs que constituerait actuellement l’islam que de s’occuper de la Shoah et de l’implication des Lëzeboia.
Mentionnons encore un fait de dissonance cognitive décrit par un groupe de jeunes historiens allemands qui avaient récemment l’occasion d’étudier les procès-verbaux secrets des entretiens que les prisonniers de guerre échangeaient entre eux, se sentant non observés par les gardiens britanniques : l’un d’eux affirmait que lors de la campagne de Russie à l’occasion d’exécutions collectives, il avait l’habitude de fusiller seulement des enfants, car de toute façon, ceux-là étaient devenus désormais orphelins.
Jean Rhein