René Blum (1889-1967) a été un homme politique socialiste luxembourgeois. À partir de 1944, il a été le premier ambassadeur du Grand-Duché à Moscou. L’occasion se présente, au moment où se tient au musée national d’Histoire et d’Art (MNHA) l’exposition «La Guerre froide au Luxembourg», de se souvenir de ce personnage, parfois ambigu.
Blum est entré au gouvernement grand-ducal après la démission (1937) de Joseph Bech (malgré une exclusive formulée à son encontre par le Parti de droite); sous la présidence de Pierre Dupong à partir du 5 novembre 1937, il sera en charge des Bâtiments publics (notamment de la station thermale de Mondorf) et de la Voirie, ainsi que de la Justice. Il quittera rapidement le gouvernement (février 1938) et sera remplacé dans le ressort ministériel de la Justice par Victor Bodson (socialiste).
Toujours ministrable mais contesté par les chrétiens sociaux, il sera affecté après la Seconde Guerre mondiale au poste d’ambassadeur en Union soviétique. René Blum se distinguera par son admiration de l’URSS et par sa loyauté affichée à la politique étrangère de Bech. Il transmettra au Premier ministre un nombre important de missives portant sur les questions économiques d’intérêt bilatéral et conseillera entre autres à Bech (ministre d’État et aux Affaires étrangères) de ne pas rejoindre l’OTAN, mais de conclure un traité similaire avec l’Union soviétique.
Dans la question des prisonniers de guerre luxembourgeois retenus en URSS, il se montrera beaucoup moins actif. Finalement, en 1956, René Blum assumera la présidence d’honneur de l’association «Luxembourg-URSS».
Jean Rhein