Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Henri Koch-Kent, l’auteur de nombreux ouvrages tous publiés par ses propres moyens, retrace l’époque de l’entre-deux-guerres. L’un de ces ouvrages Vu et entendu est sous-titré «souvenirs d’une époque controversée (1912-1940)» et a été publié en octobre 1983.
Vu l’actualité (le mutisme de certains cercles religieux face au regain mondial de l’antisémitisme [sinon la compréhension manifeste]) un article d’Henri Koch-Kent qui traite d’un fait divers de février 1936 a attiré notre attention.
Il s’agit du compte rendu de HKK sur la préparation de la conférence du député français antisémite notoire Philippe Henriot, à l’invitation de l’Alliance française. La tenue de cette conférence publique au lycée de jeunes filles de Luxembourg était largement soutenue dans les colonnes du Luxemburger Wort et par des affiches d’un soi-disant «comité de vigilance». On connaît bien l’atmosphère internationale dans laquelle se préparait cette manifestation (l’austrofascisme, l’avènement du régime de Franco et la campagne pour la loi de défense de l’ordre public, dite «loi muselière»).
La police était chargée de protéger l’orateur contre les éventuels perturbateurs de gauche. Plusieurs personnalités (socialistes et libéraux) membres de la Ligue pour la défense des droits de l’homme attirèrent l’attention sur le fait qu’Henriot n’avait pas eu l’autorisation de parler en Belgique.
Jean Rhein
