Grâce à la réformation luthérienne, la langue du pays («dem Volk aufs Maul schauen») est devenue la langue de la Bible. En la traduisant en langue allemande, Martin Luther a jeté non seulement les bases de l’actuelle langue écrite allemande mais surtout du protestantisme. Au Luxembourg, à part quelques exceptions (illustration : l’Église protestante réformée d’Esch-sur-Alzette), c’est plutôt la contre-réformation qui a vaincu, sous la bannière de la Société de Jésus (les jésuites).
Si nous évoquons aujourd’hui le protestantisme, nous devons rappeler que la Maison grand-ducale d’Orange-Nassau, aussi bien que la Maison de Nassau-Weilburg, donc les ancêtres de nos Grands-Ducs actuels, étaient tous de confession protestante. Nous devons évoquer la personnalité du pasteur et théologien Martin Niemöller (1892-1984), instigateur de l’Église confessante. Avant de se tourner vers la théologie, il fut commandant de sous-marin durant la Première Guerre mondiale. Niemöller, pourtant issu d’un milieu conservateur, est exposé en raison de sa notoriété aux persécutions des nazis. Malgré les protestations, il est mis prématurément à la retraite en novembre 1933. En 1937, il est interné au camp de Sachsenhausen, puis, en 1941, au camp de concentration de Dachau. La célèbre phrase suivante lui est due :
«Lorsque les nazis ont arrêté les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.»
Jean Rhein