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[Luxemburgensia] Où a été la Résistance ?

490_0008_14826460_201709011943_0001Il y a quelques années, l’historien Henri Wehenkel a publié un recueil documentaire mémorable dans la maison d’édition COPE. Il est utile de relire périodiquement cet ouvrage paru en 1985 (sans ISBN) 1933-1944. Der antifaschistiche Widerstand in Luxemburg. Bilder. Dokumente. Illegale Presse richement illustré et amplement commenté, surtout lorsqu’on entend dire qu’il n’y aurait pas eu de résistance syndicaliste grand-ducale avant le 10 mai 1940.

Il est vrai que les syndicats, sous l’impulsion d’anticommunistes notoires, se sont ralliés tardivement à la campagne contre la loi muselière, au plus tard, lorsqu’ils avaient compris que non seulement le Parti communiste, mais également les organisations syndicales étaient menacés d’interdiction par le gouvernement de droite dirigé par Joseph Bech.

À qui profite le mensonge qu’il n’y aurait pas eu de résistance politique avant le départ de la Grande-Duchesse Charlotte en exil ? Par ceux qui discréditent encore aujourd’hui le ministre socialiste René Blum qui soutenait la campagne des communistes – libres penseurs – radicaux-démocrates. Henri Wehenkel rappelle que la campagne en faveur de la grève à Wiltz, Luxembourg, Differdange, Schifflange et Esch était bien dans les mains des mouvements de la Résistance déjà formés, comme l’Alweraje (Schifflange).

Dès 1940, le professeur à l’Athénée Pierre Biermann (communiste et franc-maçon) mettait en garde ses élèves contre l’endoctrinement nazi. Avec Frantz Clément, il était l’une des personnalités à critiquer ouvertement Damian Kratzenberg et la clique des profs de lettres allemandes (des ratés qui collectionnaient les honneurs auprès des nazis) et dont il faut taire les noms aujourd’hui sous peine de se faire infliger une condamnation pour diffamation par les collabos conformistes de la 2e génération.

Jean Rhein