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[Luxemburgensia] Noyaux de la Résistance

Les villes du bassin minier grand-ducal, qui, déjà lors du référendum contre la loi muselière, s’étaient déclarées majoritairement opposées au projet de loi Bech (juin 1937) destiné à assurer l’ordre public et interdire le Parti communiste et d’autres associations oppositionnelles (on peut aujourd’hui bien s’imaginer que les syndicats ouvriers étaient visés en premier lieu), ont pratiqué très tôt la Résistance.

L’une de ces localités était Schifflange (77 %), où s’est formée immédiatement une opposition anti national-socialiste.

Déjà en août 1940 s’était constitué à Schifflange un groupe de résistants (inconditionnellement communistes) qui entretenait au domicile de Michel Hoor, rue Basse, une imprimerie clandestine. À l’occasion du premier Groussherzoginsgebuurtsdaag sous l’occupation, Mich Hoor et Eugène Hever n’hésitèrent pas à grimper, en plein hiver, le pont métallique (démantelé entretemps) et surplombant l’accès au Neudorf, pour suspendre des drapeaux luxembourgeois. Ce groupe n’était pas le seul à s’être lancé dans la résistance.

Il y avait encore les cercles autour de l’instituteur Albert Wingert (Alweraje) et l’artiste schifflangeois Wenzel Profant. Le groupe de Michel Hoor, Franz Michels, Nic. Cornelius, Jacques Felten, Léon Steinmetz et Valentin Adamy affichait sa proximité avec le KPL.

Les protagonistes des tabous pourraient enfin se rendre à l’évidence que la Résistance a existé au Grand-Duché bien avant l’occupation nazie et le départ de la Grande-Duchesse. Les mérites des uns ne diminuent nullement la détresse des autres, même lorsqu’il est incommode d’admettre que les résistants vaillants furent des communistes.

Jean Rhein