Tout comme en France métropolitaine, les signes de dévotion envers Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon Ier, sont extrêmement rares au Grand-Duché. Nous ne connaissons en fait que le «Napoleonsgaard», la statuette du moulin Hastert en l’honneur du Premier consul apposée de nos jours sur la façade d’un bistro dans le quartier du Grund, ainsi que plusieurs arbres plantés en l’honneur de l’empereur à l’époque du Département des forêts.
Gilbert Trausch a mis en garde aussi bien contre une francophilie irréfléchie que contre la francophobie obsessionnelle. Dans son imposante monographie sur l’histoire du Luxembourg (407 pages, grand format) parue chez Mercator en collaboration avec les Éditions Schortgen : Le Luxembourg, émergence d’un État et d’une nation (Bruxelles 2007, ISBN 978-2-87953-047-5), Trausch a intitulé le chapitre dédié à la période française «Les dangers de l’amalgame».
Voilà que ce week-end, un habitué des réseaux sociaux reproduit en plaisantant l’étiquette d’une bouteille de vin corse trouvée dans les rayons d’un supermarché. L’étiquette arborant l’effigie de l’empereur se retrouve ainsi, avec un clin d’œil de plaisanterie, sur une page Facebook publique. Aussitôt le dégustateur est sermonné par le troll des réseaux sociaux – qui une fois de plus ne semble pas avoir pris ses médicaments – et qui affirme qu’il est désormais parfaitement légitime de déguster un vin à l’effigie d’Adolf Hitler.
Prost (ce qui veut dire santé, car ici nous ne traduisons pas dans la langue du Troisième Reich, LTI)!
Jean Rhein