Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le nouveau numéro 2/2017 des Cahiers luxembourgeois (magazine fondé en 1923) vient de sortir. À juste titre, la rédaction se souvient d’une réflexion de Nic Klecker (récréation, février 1986) : «Ces derniers temps, nous avons la manie de nous compter… Et on voudrait que le Luxembourg reste luxembourgeois, société mono- et non pas pluri- ou interculturelle. Le diable devinera comment obtenir cela!
Il faudrait détruire ce qui depuis toujours est la réalité luxembourgeoise: le caractère pluriculturel, le trilinguisme, l’ouverture qui permet les interférences et les contacts fructueux avec nos voisins. Non, les « étrangers » parmi nous ne menacent pas notre identité. Ce qui la menace est une sorte d’aliénation qui devrait résulter de la recherche d’une authenticité luxembourgeoise qui n’a jamais existé, qu’on voudrait peut-être obtenir par distillation ou sélection. Ce qui la menace surtout…(c)’est la fadeur et la violence aux écrans. (NDLR : et sur les soi-disant réseaux sociaux) Si quelqu’un voulait sauver l’identité, la santé morale des gens qui habitent notre pays, c’est contre l’absorption de doses de bêtise, qu’il devrait les défendre.»
Le cahier planche sur Hugo Gernsback (The man who taught us how to live in the Age of Science). Fabio Spirinelli publie l’essai «Pour une histoire de la politique culturelle qui rompt avec les frontières». Guy Helminger et Pol Sax retournent sur les réflexions européennes de Ben Fayot (culture de la discussion).
Jean Rhein
