Le musée national de la Résistance, à Esch-sur-Alzette, vient de publier pour le 75e anniversaire de la grève «générale» une brochure bilingue intitulée Generalstreik. Streikbewegung in Luxemburg. August – September 1942. Grève générale. Mouvements de grève au Luxembourg. Août – septembre 1942 (ISBN 978-2-87967-226-7). Sans entrer dans la moindre polémique, les auteurs prennent position sur les débats entre historiens et sur la genèse des positions parfois extrêmement divergentes. Ils essayent aussi – à l’aide de nombreux documents inédits – de fournir des réponses qui correspondent à l’état de la recherche la plus récente.
Comme les auteurs n’occultent pas les divergences de points de vue entre les anciens membres de la résistance (Raths) et les nouvelles générations d’historiens (G. Trausch), ils rendent davantage compréhensible la persistance des tabous entre certains résistants qui étaient eux aussi manifestement antisémites (voir aussi à ce propos Lucien Blau).
Les auteurs s’interrogent longuement et largement sur la portée de la grève qualifiée de «générale». Il est intéressant, une fois de plus, d’apprendre que la grève a touché des couches de la population aussi variées que les ouvriers (de la sidérurgie et de la tannerie de Wiltz, de la Poste), les paysans, qui refusaient de livrer leurs produits (le lait), les enseignants et les élèves de l’enseignement classique et professionnel.
Jean Rhein