[Luxemburgensia] La francophobie un négationnisme

Un populisme luxembourgophile excelle dans le négationnisme francophobe. C’est le ridicule qui tue : dans la mesure où à l’avenir toutes les lois et règlements seront rédigés en langue luxembourgeoise, le principe «Nul n’est censé ignorer la loi» ne serait plus applicable. Car aucune autorité ne peut imposer l’observation d’une loi ou d’un contrat à une personne qui n’en aurait pas compris la teneur ni la portée. Dommage que le gouvernement – pour faire plaisir aux populistes irréductibles – n’ait pas rédigé sa future législation «antiburqa» en une langue comprise par une partie de la population seulement.

Et pour l’enseignement des langues qui est forcément un enseignement culturel, il y a l’occasion de rappeler avant la rentrée scolaire que l’enseignement de littérature dans le secondaire met en œuvre depuis quelque temps un excellent manuel, Literaresch Welten. Eng Lëtzebuerger Anthologie an dräi Sproochen. (ISBN 978-2-87995-084-6). De tous les temps, le Luxembourg a été francophone et francophile. C’est le multilinguisme qui fait la caractéristique essentielle de la région dont les origines remontent à la Lotharingie, où, des Pays-Bas (néerlandais) jusqu’à la Suisse (multilingue, elle aussi) en passant par la Belgique (français, flamand et allemand) ou le Luxembourg, le multilinguisme entraîne nécessairement la pluriculturalité.

Prétendre que le Luxembourg n’a jamais été francophone est un révisionnisme historique dangereux.

Jean Rhein