Une brochure intitulée Streik september 1942 d’Léierjongen vun arbed belval et signée par «Les insoumis a.s.b.l.» retrace la grève générale contre l’occupant nazi. À l’époque de la parution de la brochure, Aloyse Bisdorff, qui était le premier échevin de la ville d’Esch-sur-Alzette, a eu le privilège de rédiger la préface. Son appel «Arracher de l’oubli» n’est pas resté vain. On en est aux commémorations qui peuvent sembler à d’aucuns quelque peu désuètes. Soixante-quinze ans se sont passés depuis la grève générale qui a touché l’éducation nationale, la poste, certaines entreprises et en particulier les grandes usines de l’industrie sidérurgique pour riposter contre l’enrôlement de force, la germanisation à outrance et l’éradication du français dans la vie courante.
La presse américaine, britannique et russe a amplement rendu compte de l’action héroïque des travailleurs du Luxembourg. À l’usine d’Esch-Schifflange, le signal d’alerte a été déclenché par l’ouvrier d’origine allemande Hans Adam. Lui, comme de nombreux autres résistants, a payé de sa vie l’action syndicale du 31 août 1942.
Reconnaissons-le, le terme de «grève générale» est quelque peu exagéré, mais il montre la dynamique nationale du mouvement et prouve surtout que l’insoumission organisée par la Résistance était possible.
Les commémorations signifient aujourd’hui une sévère gifle à l’égard des sympathisants nazis qui rêvent pour notre pays sur les réseaux sociaux d’un pangermanisme «Heim ins Reich».
Jean Rhein