Joseph (dit Jis) Thorn est né à Echternach le 5 novembre 1883; il est décédé à Luxembourg le 10 novembre 1953.
À partir de 1907, il fut inscrit au barreau de Luxembourg dont il devint le bâtonnier de 1928 à 1930 et de 1946 à 1948.
De 1927 à 1953, il occupa la fonction de président du conseil d’administration du Escher Tageblatt. Il fut trésorier de l’Association d’éducation populaire de 1908 à 1912 et député du canton d’Esch à partir de 1914, pour lequel il fut réélu en décembre 1915 sur la liste du cartel électoral des libéraux et socialistes.
Après la mort accidentelle de Jean Schortgen, il devint président du Parti socialiste jusqu’en 1921.
À la tribune de la Chambre, Thorn salua de façon enthousiaste la révolution russe (1917). Il se prononça pour l’instauration de la république au Luxembourg (janvier 1919).
Lors du congrès de janvier 1921 du Parti socialiste, il fut mis au ban avec Welter, Blum et Thilmany en tant que l’un des «traîtres sociaux et collaborateurs de classe» à exclure immédiatement du parti. Se retirant de la politique, mais continuant à exercer sa profession d’avocat et en tant que conseiller des syndicats, il prit position contre la loi d’ordre, dite «loi muselière», en 1937.
Lors de l’invasion nazie, il s’enfuit avec sa famille en France, puis au Portugal, mais revint au Luxembourg en juin 1940. Arrêté par la Gestapo en septembre 1941, il fut interné à Hinzert, puis à Dachau.
En 1945, Jis Thorn fut nommé membre du Conseil d’État.
Un important article de la Biographie nationale (fascicule XVII de 1969, p. 111-142) lui est consacré.
Jean Rhein