Dimanche a été présenté au Centre de documentation sur les migrations humaines (CDMH, gare de Dudelange-Usines), dans le cadre d’une exposition itinérante, un ouvrage collectif de l’Association d’exilés politiques (AEP61-74). L’Association a été créée à Lisbonne en novembre 2015. Elle diffuse un livre, Exílios. Testemunhos de exilados e desertores portugueses na Europa (1961-1974) (ISBN 978-989-20-6449-9). Il est disponible en langue portugaise et un CD musical est joint. Trois témoins portugais, Fernando Cardoso (exilé en France), Rui Mota (exilé aux Pays-Bas), Antonio Paiva (exilé au Luxembourg, et ancien secrétaire du LAV), ont apporté leur témoignage personnel. Ils ont replacé leur départ du Portugal dans le contexte de la pauvreté du pays, de la dictature politique qui avait décrété la conscription obligatoire et de la guerre coloniale meurtrière, à laquelle ils ne voulaient pas participer. Dans leur exil, ils n’imaginaient pas la survenue du putsch militaire du 25 avril au sein de l’état-major de l’armée, qui était convaincu que la guerre coloniale ne pouvait aboutir à la victoire militaire.
Les trois invités ont raconté leur périple dans leurs pays d’accueil, dans lesquels ils étaient poursuivis non seulement par les agents consulaires et des ambassades du Portugal, ainsi que par les agents de la police politique PIDE, mais aussi par des délateurs privés qui étaient payés pour leurs services et surtout par les agents des services de sécurité des pays d’accueil, tous membres de l’OTAN.
Jean Rhein