Accueil | Actualités | [Luxemburgensia] Enseignements de la grève de 1942 (4)

[Luxemburgensia] Enseignements de la grève de 1942 (4)

490_0008_14829384_201709071927_0001La brochure bilingue du musée national de la Résistance d’Esch-sur-Alzette, publiée à l’occasion du 75e anniversaire de la grève «générale» (de 1942), Generalstreik. Streikbewegung in Luxemburg. August – September 1942. Grève générale. Mouvements de grève au Luxembourg. Août – septembre 1942 (ISBN 978-2-87967-226-7), est un excellent compte rendu des débats d’historiens sur le sujet.

L’historienne Elisabeth Hoffmann, qui a rédigé le dernier article intitulé «Les anciens résistants, les historiens et la « grève générale » : une mémoire controversée (1946-2002), n’hésite pas à nommer les intervenants. Elle voit comme point de départ l’annonce d’un service militaire obligatoire (enrôlement forcé : service militaire pour plusieurs générations de jeunes hommes et de travaux de guerre pour les jeunes femmes), faite le 30 août 1942 par le Gauleiter (CdZ) Gustav Simon.

À la longue liste des crimes de guerre nazis s’ajoutaient ainsi la violation d’un pays indépendant et l’enrôlement forcé. L’auteure reconnaît que la résistance active ne s’étendait pas à la population entière, tout en touchant sensiblement l’économie, l’agriculture et l’enseignement; la grève a certainement été une gifle pour la politique idéologique de l’occupant.

La grève «générale» fait partie des mythes nationaux, et la résistance n’est pas une légende. À part ce devoir de mémoire, elle pourrait constituer le point de départ d’une meilleure compréhension mutuelle entre toutes les catégories de victimes, parmi lesquelles aucune ne devrait encore se prévaloir d’un monopole ou d’une préséance.

Jean Rhein